L’affaire opposant les deux femmes licenciées de l’Agence de presse sénégalaise (Aps) et le Directeur général de la boîte, est toujours d’actualité. Après l’annulation des plaintes annoncées par les deux parties, une médiation a été enclenchée sur demande du ministre de la Communication, Abdoulaye Diop. Mais deux mois après cette initiation de la tutelle, l’affaire est au point mort, informe Yaye Fatou Diagne, ex-cheffe de service commerciale, restée trois mois sans travail ni salaire.
Plainte contre plainte, médiation entre Yaye Fatou Mbaye Diagne (cheffe de service commerciale), Fatou Diop (cheffe de service des affaires financières) et Thierno Birahim Fall (directeur général de l’Aps), où en est-on avec cette affaire qui date de plus 3 mois ? Joint par PressAfrik, Yaye Fatou Diagne, a fait le point de la situation.
« On en est toujours au point de départ », déclare Yaye Fatou Diagne d’entrée, soulignant qu’il n’y a pas d’avancées significatives après qu’elle et sa collègue, Fatou Diop, ont été accusées de tentative d’exécution sur des procédures administratives et judiciaires, insultes et de détention de documents administratifs.
Le DG Thierno Birahim Fall se rétracte après avoir récupérer les documents l’incriminant
« On avait pris un avocat pour entamer des procédures judiciaires, mais le ministère de tutelle s’était impliqué, il nous avait invité pour une médiation. Chose qu’on avait acceptée. Parce que selon notre avocat, un mauvais arrangement vaut bien qu’on bon procès. Et là, on a arrêté la procédure judiciaire et on a continué la médiation au niveau du ministère », soutient-elle. Informant que des rencontres ont été tenues avec les différentes parties pendant deux mois.
À l’en croire, lors de ces réunions, il était convenu que les licenciées devaient remettre les documents qu’elles avaient à leur possession et le Dg, à son tour, devait prendre des décisions pour annuler les licenciements abusifs dont elles étaient victimes.
« On a respecté nos engagements, on a remis les documents comme demander, on les a remis même au Secrétaire général (Sg) du ministre, il les a remis à son Directeur général avec des décharges. Le Directeur avait demandé trois (3) jours pour honorer ses engagements, ce qu’il n’a pas fait. Mais, un mois après, le ministère nous a informé que le Dg n’a pas honorer ses engagements et qu’il fait du dilatoire », renseigne-t-elle. Et, de poursuivre, « le Sg nous a dit que le Dg a rendu compte au ministre et que le dossier est sur sa table ».
Yaye Fatou est convaincue que le Dg a utilisé le ministère pour avoir à sa possession les documents qu’il demandait. Car, « comment une médiation à l’initiative d’une tutelle technique, peut ne pas à avancer ?, se demande-t-elle. « Surtout que dès le départ, précise-t-elle, toutes les deux parties étaient d’accord sur les principes ».
Le DG de l’Aps continue les abus sur d’autres agents qu’il prive de salaire
« Je l’ai entendu dire à la radio qu’il n’y a jamais eu de médiation. Et que le comité de médiation est dirigé par des députés alors qu’il ne s’agissait pas de ça (…) », peste-t-elle. Mme Diagne précise que c’est le Sg du ministre lui-même qui leur a dit que « le Dg fait du dilatoire ».
Pis, elle révèle que le directeur général, Thierno Birahim Fall, continue à abuser de sa gestion. Pour preuve, révèle-t-elle : « Il y a une semaine, il a affecté un agent à Louga sans ordre de mission, sans frais de mise en route. Et puis, il a voulu que le gars parte deux jours après la note. Mais, le gars a regagné Louga que quelques temps après, lorsqu’il a reçu ses frais de missions. À sa grande surprise, son salaire a été suspendue à la fin du mois sur ordre du Dg ».
Et, rappelle-t-elle, c’est la même situation avec le cas du journaliste Bamba Kassé par ailleurs Secrétaire général du syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication Sociale du Sénégal (Synpics), qui a été suspendu.
Las d’attendre, ces pères et mères de familles qui ont vu leurs salaires suspendus depuis 3 mois, dans ce contexte marqué par la pandémie du coronavirus, interpellent les autorités pour qu’elles prennent la situation en main.