Affaire de la tuerie de Boffa Bayotte, 12 détenus entament une grève de la faim

par pierre Dieme

L’affaire dite «Boffa Bayotte», du nom de la forêt du village dans lequel 14 bucherons avaient été tués par des éléments armés, en janvier 2018 refait surface

L’affaire dite «Boffa Bayotte», du nom de la forêt du village dans lequel 14 bucherons avaient été tués par des éléments armés, en janvier 2018 refait surface. Et pour cause, 12 détenus toujours gardés en prison ont décidé de démarrer, ce lundi 14 février 2022, une cinquième grève de la faim pour les mêmes motifs. Selon des sources dignes de foi qui ont pris langue avec Sud Quotidien, ils veulent tous être édifiés sur leur sort, quatre ans après leur arrestation. L’un d’entre eux, en l’occurrence le journaliste René Capin Bassène serait prêt à briser le silence pour faire jaillir la lumière. 

La libération, le 28 janvier dernier, de 12 détenus dans l’affaire dite « Boffa Bayotte », dont 10 bénéficiant d’un non-lieu de la part du juge d’instruction au moment de l’ordonnance de clôture de l’enquête et deux (2) d’une liberté provisoire, remet au goût du jour la tuerie qui avait défrayé la chronique en janvier 2018. Pour cause, les 12 autres restants en prison se prépareraient à observer une grève de la faim, ce lundi 14 février. Une diète, cette fois, continue qui ne prendra faim que lorsque le leur sort sera édifié par le juge d’instruction. 

Sur les raisons de cette cinquième grève de la faim, ces co-accusés, dont fait partie le journaliste René Capin Bassène, Oumar Ampouye Bodian, membre de l’aile politique du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) et autres,  détenus depuis plus de 4 années maintenant, s’offusquent de la libération, avec non-lieu, de certains de leurs co-accusés, arrêtés pourtant pour les mêmes charges. Il s’agit en fait des délits de séquestration de personnes, assassinat, vol, détention d’armes de premier jusqu’au quatrième degré, et d’être membres du MFDC.  Cette dernière charge serait d’ailleurs l’objet du rejet de leur demande de liberté provisoire, car jusqu’à la Cour suprême, il a été soutenu que s’ils sont libérés, ils rejoindront le maquis, et qu’il ne sera plus possible de les faire comparaitre au moment du procès.  Pour ces détenus, la libération d’une partie des personnes arrêtées dans cette affaire donnerait l’impression que ce sont les innocents qui ont été relâchés et que les coupables sont ceux qui sont maintenus en prison. Ce qu’ils ne veulent pas entendre et souhaiteraient aussi signer une fin d’enquête du dossier qui est bouclée depuis juin 2020 pour, soit aller en procès, soit rentrer chez eux.

En tout état de cause, ces 12 co-accusés restent déterminer à aller jusqu’au bout de leur cinquième grève de la faim. Cela, d’autant plus qu’ils ne veulent aucune médiation, comme ce fût le cas lors de la quatrième diète, lors de laquelle des chefs coutumiers et des acteurs de la société civile sont intervenus. Ils voudraient que leurs dossiers soient enrôlés pour les prochaines Chambres criminelles de Ziguinchor qui se tiendront vers la fin du mois de février ou au début du mois de mars. Autrement, qu’ils soient innocentés comme leurs codétenus. En tout état de cause, ils restent plus que déterminer à faire éclater la vérité. 

RENÉ CAPIN BASSÈNE, CERVEAU PRÉSUMÉ VEUT BRISER LE SILENCE

En effet, l’on nous signale que le journaliste, employé à l’Agence nationale pour la Relance des Activités économiques et sociales en Casamance (ANRAC) serait au bout du rouleau et voudrait briser le silence. Ce dernier qui bouclera 4 ans et 1 mois, le 19 février prochain aurait indiqué qu’il veut parler et qu’il a assez enduré. Il souhaiterait en fait se prononcer devant les tribunaux pour que la vérité éclate et que son nom ne soit mêlé à aucun autre dossier.  René Capin Bassène, aurait affirmé être victime d’une accusation très lourde et que depuis 4 ans, il attend en vain son procès. «Franchement, ça commence à me ronger et je veux parler», aurait-il déclaré, non sans estimer que le dossier est purement politique. Il soutiendrait mordicus qu’il y aurait certaines autorités qui seraient derrière cette machination, à cause du travail d’enquête qu’il mène en Casamance. Des recherches qui gêneraient, selon lui, certaines autorités qui voudraient sa peau pour lui faire taire. Mais, M. Bassène qui clame toujours son innocence aurait promis des déballages au moment du procès

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