On nous apprend donc que le malheureux qui avait renversé par maladresse son seau contenant des restes de riz dans le nouveau joujou du Chef a été arrêté. Un crime qu’il devra chèrement payer. Pensez-vous, oser dégrader le bien du Chef dont personne ne connait le coût et que nous devrons payer jusqu’au dernier centime. La potence, la potence ! Point de pitié, il faut qu’il expie son crime. On ne rigole pas hein ! C’est du sérieux ! Il mérite d’être pendu haut et court, ce vandale. Les juges s’évertueront à prononcer sans trembler le verdict attendu par tout un peuple et qui va l’envoyer moisir comme un rat à Rebeuss.
Nous sommes tous avertis ! Et gare à celui qui osera lâcher un pet à l’intérieur du joujou. Il faudra bien se serrer les fesses pour ne pas laisser passer un courant d’air. Pendant ce temps, des va – nu pieds à qui on ne connaissait aucune richesse, il y a moins d’une dizaine d’années, plastronnent sur une insolente fortune. Ils sont propriétaires de toutes ces belles bagnoles qui circulent depuis samedi dans la capitale et à l’intérieur du pays. C’est le résultat de leur gestion sobre et vertueuse. Les caisses de l’Etat sont si bien tenues que des gens en arrivent à mettre à genoux des sociétés publiques. Les détournements ne semblent émouvoir personne.
Pas en tout cas le Chef ! Pour moins que ça, un opposant a été déchu de ses mandats de maire et député, puis envoyé en prison. Bien joué ! Les potes au Chef, eux, peuvent s’exercer à ce jeu de rapine sur nos finances publiques et bénéficier de promotion. On aura beau les accuser, rien ne leur arrivera. L’un d’eux, que l’on soupçonne d’avoir volé des milliards, s’est permis un pied de nez en allant créer sa propre liste. Il déroule et dévoile une richesse insolente. Tant pis pour le malheureux voyageur du Ter qui a eu l’incivisme de déverser le contenu de son seau de riz dans notre train si moderne. Il lui faudra d’autres actions plus spectaculaires pour bénéficier de notre compassion.
KACCOOR BI