Le contexte politique actuel au Sénégal, marqué par une montée fulgurante de la violence sur toute l’étendue du territoire, ne laisse pas indifférentes les organisations de la société civile
Face aux signaux très inquiétants de la violence qui refont surface à moins de deux mois des élections dans le pays, Jammi rewmi, une plateforme mise en place par une trentaine d’organisations de la société civile entre en action. C’est ainsi que, dans le cadre de ses activités de prévention et de sensibilisation contre la violence pré et post-électorale en perspective des élections communales et départementales du 23 Janvier 2022, Jammi Rewmi s’est intéressée aux « principaux déterminants de la violence au Sénégal» pour, au bout du compte, sensibiliser les citoyens sur la nécessité d’accomplir leurs droits civiques dans le respect des valeurs de paix et de stabilité. A cet effet, une rencontre de partage de « l’étude sur les déterminants de la violence au Sénégal » a été organisée hier, jeudi 18 novembre 2021, en présence de beaucoup de membres d’organisations de la société civile.
Le contexte politique actuel au Sénégal, marqué par une montée fulgurante de la violence sur toute l’étendue du territoire, ne laisse pas indifférentes les organisations de la société civile. En effet, à travers la mise sur pied de la plateforme intitulée Jammi Rewmi, la société civile sénégalaise entend jouer vachement sa partition dans le processus d’apaisement du climat politique au Sénégal, marqué aujourd’hui par des violences liées aux enjeux électoraux à venir.
Un atelier de partage de « l’étude sur les principaux déterminants de la violence au Sénégal » a été tenu hier, jeudi 18 novembre. Interpellé en effet, sur l’objet de la rencontre, le Pr Babacar Guèye, Coordonnateur du Groupe de Contact de Jammi Rewmi, qui est à l’origine de la manifestation du jour explique « C’est une rencontre importante parce que comme vous le savez, notre pays va organiser des élections locales, législatives puis présidentielles dans les temps qui viennent. Nous avons constaté en ce qui concerne les élections locales, durant cette période qui suit les événements du mois de mars, une montée de la tension ». Une tension qui, selon lui, « devient de plus en plus vive. Nous avons constaté une violence verbale et même physique qui est en train d’émerger et qui est une source d’inquiétude pour les Sénégalais. Donc, nous nous sommes dit qu’il fallait organiser une étude pour comprendre les ressorts de la violence », fait-il observer.
Faisant par ailleurs, l’inventaire des causes qui découlent de l’étude sur les déterminants de la violence faite par la plateforme Jammi Rewmi, Moundiaye Cissé, président de l’ONG3D, assure : « Nous estimons que la violence est en général recherchée souvent à des causes lointaines pas seulement sur la question électorale. Peut-être que les questions électorales constituent des éléments déclencheurs. Mais la violence découle d’après l’étude sur, en général, des crises mal générées ou pas du tout gérées ». Il en veut ainsi pour preuve « les crises qui ont accompagné le processus électoral. Mais au-delà de ça, il y a des déterminants socio-économiques, c’est-à-dire l’inégale répartition des ressources, qui font qu’il y a une inégale distribution des ressources », relève-t-il.
De même, selon le patron de l’ONG 3D, en effet, « Il y a les déterminants institutionnels, qui découlent du fait que les institutions comme la justice, la police procèdent à des traitements sélectifs. Par exemple, une justice qui fonctionne à géométrie variable, l’impunité que confère la proximité avec le pouvoir par rapport aux opposants par exemple, une police qui mate des opposants et qui fait l’impunité par rapport à d’autres partisans du pouvoir etc. il y a également des violences politiques qui sont déjà entre pouvoir et opposition, par l’intimidation d’adversaires politiques», ajoute-t-il dans le même sens. C’est ainsi que, dira-t-il, « nous, nous estimons en tant qu’organisations de la société civile, que nous devons prendre de la hauteur et se placer au-dessus de la mêlée. C’est pourquoi nous avons mis en place la plateforme Jammi Rewmi, parce que nous savons qu’une seule organisation ne peut pas tout faire. Et la plateforme Jammi Rewmi regroupe pratiquement les principales organisations de la société civile », conclut-t-il.