Le maire de Ndioum, le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Cheikh Oumar HANN n’a pas raté les leaders de l’opposition dans un entretien accordé au quotidien voxpopuli. Il jette l’anathème sur l’opposition et ses leaders, prédisant ce qui les attend au soir de ces élections. De son avis, l’opposition sera affaiblie à la sortie de ces élections locales.Selon lui, le problème qui se pose à cette opposition est de gérer à la fois le renforcement électoral de chaque coalition, mais aussi confirmer la place des différents leaders, cela veut dire de confirmer la légitimité du ou des leaders à briguer la magistrature suprême ultérieurement.
D’après son analyse, à “Wallu”, tous les leaders satellites du PDS triomphant des années 2000, ont plié bagages et ont laissé Wallu, parce qu’ils ont vu qu’en allant dans Wallu, ils renforcent le leadership de Karim Wade, et cela ne valait rien devant les quelques conseillers qu’ils glaneraient à gauche et à droite pour avoir une couverture nationale.
Pour “Yewwi Askan Wi”, la difficulté dans la gestion de l’élargissement de la base des deux principales formations politiques, à savoir PASTEF et Taxawu Senegaal, relevait de deux faits. Le premier, c’est qu’aucune des deux formations n’a exercé le pouvoir dans ce pays, ces 20 dernières années. Le second fait, c’est que les deux formations se disputaient le leadership de la même coalition dans laquelle elles sont.
Le fait de ne pas avoir exercé le pouvoir, ou de ne pas l’avoir exercé ces vingt dernières années, est une limite réelle pour la couverture du territoire national. Il était difficile pour chacune d’elles de trouver dans les 557 communes du pays, un leader crédible, c’est ce qui justifie qu’elles se soient retrouvées en coalition nationale.
Mais la résultante négative de cette situation, c’est que dans toutes les localités où elles avaient chacune un leader crédible, c’était le conflit assuré. Et on a vu que les chefs de file de cette coalition ne pouvaient rien contre leurs bases. Cela a renforcé l’anarchie. Et pour parler comme les maoïstes, la contradiction principale dans chacune de ces formations, c’était que tous les leaders, Khalifa comme Sonko, voulaient se renforcer et éviter que de l’intérieur de leurs formations n’émergent d’autres personnalités qui pourraient, au moindre pépin, les enterrer, politiquement parlant. A Dakar, quand Sonko a compris que ce serait très difficile de prendre la place de Barthélemy Dias, il est parti sans grande conviction à Ziguinchor et il a semé la zizanie à Dakar. Et vous voyez, aucun leader de PASTEF connu, n’occupe une position éligible sur les listes de Dakar, note-t-il.
Pour Khalifa, en face de la légitimité historique pour “Taxawu Dakar” de conserver la mairie de Dakar, en son for intérieur, il lui était difficile d’admettre qu’une personnalité vienne occuper par les élections, la seule station qui a boosté sa carrière politique, la mairie de Dakar. Le choix n’étant pas facile, il a fait un calcul très pernicieux d’éliminer tous ceux qui avaient le même profil que lui, c’est-à-dire issu de familles dakaroises bon teint.
En fin de compte d’ailleurs, il a choisi Barthélemy Dias en considérant que celui-ci n’aurait pas une légitimité nationale, parce que trainant comme lui, une affaire judiciaire. Donc, il ne peut pas lui faire ombrage ; ils gagnent ensemble ou ils perdent ensemble.
En gros, pour ces leaders de l’opposition, les résultats qu’ils auront dans ces élections, dépendront de leurs capacités à résoudre toutes ces contradictions qui se posent à eux. Et, affirme Cheikh, ils n’en ont pas les compétences. A la sortie de ces élections, l’opposition sera davantage divisée et affaiblie.
Fanta DIALLO