La domestique M. Ndiaye, la vingtaine, a posé une brique sur le ventre de son bébé et marche dessus jusqu’à ce que mort s’ensuive… Jugée hier, devant la chambre criminelle de Dakar, la domestique sera édifiée sur son sort le 22 novembre prochain.
La cruauté a un nom, elle s’appelle M. Ndiaye. Engrossée par son petit ami, la jeune fille s’était débarrassée de son nouveau-né de la manière la plus affreuse dans la nuit du 13 au 14 mars 2019. Après avoir senti des contractions au milieu de la nuit, elle quitte le salon de sa patronne pour se rendre à la terrasse. A 4h du matin, elle accouche d’un bébé de sexe masculin et déroule tranquillement son acte barbare. Elle pose une brique sur le ventre du nouveau-né, se tient debout sur lui et appuie sur ses jambes jusqu’à ce que mort s’ensuive. Le lendemain vers 12h, un des occupants de la maison rejoint la terrasse et découvre le corps sans vie du nourrisson, recouvert de sable. Informés, les éléments du commissariat de Dieuppeul interpellent la criminelle présumée. Lors de son interrogatoire, elle informe que le bébé avait crié à la naissance. « J’avais caché ma grossesse à tout mon entourage. Je ne voulais pas m’attirer les foudres de mes parents. Toutes mes trois sœurs ont eu des enfants hors mariage », révèle-t-elle.
Attraite hier, devant la chambre criminelle de Dakar, elle déclare que son enfant n’avait pas de nombril, raison pour laquelle elle l’avait abandonné à la terrasse. « J’ignorais le sexe. Mon copain avait décidé de le reconnaître », argue-t-elle.
A son tour, Mme Gaye, domiciliée à Mermoz, indique qu’elle a connu la mise en cause via un responsable des femmes de ménage qui squattent le rond-point Liberté 6 à la quête d’emploi. « Elle m’avait l’air d’une personne traumatisée, parce qu’elle était silencieuse. Mais, elle faisait correctement son travail et portait des robes amples », se rappelle le témoin. « Le jour de la découverte macabre, j’étais partie au boulot. C’est mon mari qui m’a contactée aux environs de 13h pour me dire qu’elle a accouché, mais elle a tué le bébé. Arrivée chez moi, j’y ai trouvé les policiers et les sapeurs-pompiers. J’étais vraiment sous le choc », confie-t-elle.
Pour la représentante du Ministère public, l’intention d’ôter la vie de l’enfant était plus que manifeste. « Elle n’émet aucun signe de regret. Elle l’a tué sans pitié. C’est le comble de la méchanceté », peste l’avocate de la société, avant de requérir 20 ans de réclusion criminelle. Conseil de l’accusée, Me Amadou Moustapha Mbodji a sollicité la clémence. « Elle était sous stress à tout point de vue. Elle a intensément souffert », relève-t-il. Délibéré le 22 novembre prochain.
KATY FATY