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“On veut lancer un message à la communauté internationale, à la CEDEAO, à tous nos pays amis qu’ils n’ont qu’à donner le temps aux Maliens de se consulter à travers les Assises nationales de la refondation qui sont annoncées pour le mois de novembre. Il faut que la communauté internationale comprenne que ce sont les Maliens qui doivent décider de leur propre sort. Les solutions à cette crise devront être maliennes avant que les partenaires du Mali n’apportent quelque aide que ce soit.”
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Bamako pour appeler la communauté internationale à ne pas s’immiscer dans les affaires maliennes.
Beaucoup de banderoles, de drapeaux maliens mais aussi russes, des pancartes et de T-Shirt à l’effigie du président de transition, le colonel Assimi Goita, des affiches soutenant les forces armées maliennes et d’autres hostiles à la France : voilà quel a été le décor de cette grande mobilisation organisée sur la place de l’Indépendance ce vendredi 29 octobre.
Perpétue Uroogon est originaire du centre et milite au sein du groupe des patriotes du Mali, une organisation de la société civile qui œuvre pour un partenariat solide entre le Mali et la Russie :
“Personne ne doit nous obliger à faire une élection. Parce qu’ils ont vu le Mali souffrir, les militaires tués, les civils tués. Hommes, enfants, jeunes, vieux, ils ont tué tout le monde. On n’a vu personne venir nous secourir. La France est là depuis combien d’années au Mali, et où est le résultat ? La Russie est franche, c’est un pays franc.”
Pour Habib Dolo, porte-parole de la jeunesse M5-Rfp, le mouvement contestataire à l’origine de la chute d’IBK, la résolution des problèmes maliens passera par des solutions maliennes :
“On veut lancer un message à la communauté internationale, à la CEDEAO, à tous nos pays amis qu’ils n’ont qu’à donner le temps aux Maliens de se consulter à travers les Assises nationales de la refondation qui sont annoncées pour le mois de novembre. Il faut que la communauté internationale comprenne que ce sont les Maliens qui doivent décider de leur propre sort. Les solutions à cette crise devront être maliennes avant que les partenaires du Mali n’apportent quelque aide que ce soit.”
Appels au départ de l’armée française
Sur le podium géant dressé sur le boulevard de l’Indépendance pour accueillir les leaders politiques ou associatifs, nous avons croisé Abdoulaye Ballo de l’association ligue des consommateurs maliens. Celui-ci souhaite le départ des soldats français du territoire malien :
“Aujourd’hui nous ne sommes pas satisfaits de cette armée française. Les Maliens, dans leur majorité, réclament leur départ. Nous n’avons pas dit de couper le pont sur le plan diplomatique, mais nous demandons le départ de l’armée française pour laisser la place à d’autres partenaires qui seront à même de nous aider militairement.”
Les chants patriotiques et l’hymne national du Mali ont été entonnés à de très nombreuses reprises par des manifestants déchaînés.
Avec DW.