L’affaire de trafic présumé de passeports diplomatiques impliquant deux députés de la mouvance présidentielle continue de défrayer la chronique au Sénégal. L’ancien ministre de la Jeunesse, Aliou Sow s’est interrogé dans L’Observateur sur le rôle de l’Assemblée nationale et du ministère des Affaires étrangères. Il a, en outre rappelé que, de Senghor à Wade, une seule épouse du député pouvait en bénéficier.
« Il est évident que des réformes en profondeur s’imposent pour redorer le blason de nos passeports diplomatiques. Les textes en vigueur prévoit peu de bénéficiaires, mais donne beaucoup de pouvoirs au président de la République et au ministre des Affaires étrangères », a rappelé l’ancien ministre.
« Dans les faits, d’autres donneurs d’ordres informels peuvent s’incruster dans le système en faisant usage de leur influence politique. Les autorités étatiques doivent éviter de distribuer ces passeports à la tête du client surtout à des personnes peu conscientes des enjeux », a-t-il plaidé.
Revenant sur son statut de député à l’époque, Aliou Sow a expliqué que ses voyages et tous les documents y relatifs étaient directement gérés par le service du protocole de l’Assemblée nationale.
« Comment un député peut-il « se marier » et trouver un passeport diplomatique à sa nouvelle dulcinée, sans passer par ce respectable service ? Comment les services du ministère des Affaires étrangères peuvent-ils instruire de tels dossiers, sans l’implication des services compétents de l’Assemblée nationale ?, s’est-il interrogé.
Puis, l’ancien ministre a évoqué l’une des causes très complexes qui facilite ce genre de pagaille. De Senghor à Wade, dit-il, pour un député, une seule épouse pouvait bénéficier d’un passeport diplomatique… Mais, avec le nouveau régime, toutes les épouses de l’honorable (2e, 3e, et 4e) ont désormais droit au passeport diplomatique.
Pressafrik