Alors que le ministre de la Décentralisation, Oumar Guèye, justifie les inondations qui touche beaucoup de localités dans notre pays par un phénomène climatique d’une ampleur mondiale, les cadres du parti Pastef sont montés au créneau hier pour démonter les arguments servis par le gouvernement au sujet de ces intempéries qui ont fini d’engloutir la banlieue de Dakar.
Pour les camarades d’Ousmane Sonko, ces inondations révèlent le niveau d’incompétence et la mauvaise appréciation des enjeux liés à la question des inondations au plus haut sommet de l’Etat. Selon les cadres du Pastef, en conférence de presse hier, les images désolantes des populations désemparées et piégées par les eaux de pluies sont l’illustration la plus parfaite de l’échec, mais aussi des promesses sans lendemain d’un régime aux abois.
Ils réagissaient suite aux affirmations du ministre Oumar Guèye selon qui ces intempéries qui frappent actuellement Dakar et sa banlieue sont à mettre sur le compte des changements climatiques. A preuve, avait-il cité pour illustrer son propos, par les inondations qui ont touché récemment l’Allemagne. « Cette explication loufoque et malhonnête est une insulte à la qualité des ressources humaines dont dispose notre pays. La responsabilité devrait lui commander, devant la gravité d’une telle affirmation, d’annoncer une enquête pour situer les responsabilités. Par ailleurs, créer un faux parallélisme entre les inondations à Dakar et celles qu’a subi récemment l’Allemagne est une honteuse opération de manipulation qui en dit beaucoup sur le niveau de ridicule atteint par ce ministre qui aime se vautrer dans le mensonge pour défendre l’indéfendable », a rétorqué le Mouvement national des cadres Patriotes (MONCAP).
Et Bassirou Kébé, l’un des porte-parole du jour, de rappeler que le gouvernement a adopté le 18 septembre 2012 le Programme Décennal de Lutte contre les Inondations (PDLI) pour un budget prévisionnel de 766,988 milliards de FCFA. Se fondant aussi sur le rapport de la mission d’information parlementaire 2020 sur la mise en œuvre de ce programme, il fait savoir qu’un montant de 511,231 milliards de francs CFA a déjà été dépensé, soit 66.65% de taux d’exécution du budget prévisionnel.
Cependant, commente le cadre du Pastef, ce taux d’exécution financière ne traduit pas les réalités sur le terrain en termes de baisse des risques liés aux inondations. « Les réseaux de drainage des eaux ne sont pas entretenus et ne sont pas aux normes de façon à mettre fin aux solutions de bricolage comme nous le constatons pratiquement dans tous les sites inondés. Nous remarquons avec peine, l’absence de vision stratégique en matière d’aménagement urbain et d’assainissement ainsi que le déficit de mise en place d’outils de planification opérationnelle permettant de garantir une prise en charge globale et systémique des défis urbains. Nous observons aussi un non-respect caractérisé des exigences environnementales et sociales au moment de la réalisation d’ouvrages et d’infrastructures d’envergure qui perturbe l’organisation spatiale et les bassins versants, dont les impacts sur les quartiers riverains sont énormes
Les trois pêchés de Macky, selon le Pastef
Selon les camarades d’Ousmane Sonko, la faillite du pouvoir face aux inondations découlerait du mauvais choix dans les politiques publiques. Entre autres illustrations, ils citent le Ter, l’achat du nouvel avion présidentiel et le bateau flambant neuf mis à disposition du chef de l’Etat. « Devant une situation qu’il connaissait déjà avant d’être porté à la magistrature suprême, il a préféré se payer un TER à près de 1500 milliards pour lequel il a signé des avenants juste pour l’inaugurer et le garer depuis bientôt 3 ans. Dans un contexte de COVID 19 dont la gestion par le gouvernement est calamiteuse, nous sommes soucieux des risques sanitaires potentiels que peuvent engendrer la cohabitation des populations avec les eaux stagnantes. Les structures de santé déjà débordées, en manque d’effectifs et de moyens appropriés pour faire face à la pandémie, seraient difficilement capables de répondre à une nouvelle situation sanitaire résultant de la stagnation des eaux pluviales », a fait constater le Moncap.
Pire, estime Babacar Kébé, le porte-parole du jour des cadres de Pastef, malgré la situation difficile que traverse le pays, le président Macky Sall a eu « la cruauté » de se taper un avion flambant neuf à plus de 60 milliards, un bateau de plaisance à hauteur de 07 milliards, de se promener avec son troupeau électoral à coût de milliards sous le manteau fallacieux d’une tournée économique.
« Il se permet également de distribuer des honorariats de complaisance à sa caste de reliques politiques. Ce bilan traduit l’insouciance et l’incompétence de ceux qui nous gouvernent et a fini de nous prouver qu’il ne faut plus attendre d’eux des solutions aux problèmes multiples que vivent les Sénégalais et plus particulièrement les inondations », a fustigé M Kébé, lisant la déclaration des cadres du Pastef, rapportée par Le Témoin.