Au lendemain de l’annonce de la caution pour les locales et départementales prochaines, nous avons donné la parole à la mouvance présidentielle et à l’opposition. Ainsi, l’opposition crie au scandale et accuse Macky Sall de trahison tandis que le parti au pouvoir approuve la décision.
Cette caution suscite beaucoup de débats au Fouladou avec des positions mitigées sur la question. Ndiogou Dème, secrétaire général de la Fédération départementale du PDS de Kolda accuse : « le ministre de l’intérieur, c’est le glaive de Macky Sall. Et à travers ces élections, ce dernier prépare le troisième mandat de Macky Sall en mettant une forteresse autour de leur pouvoir. C’est pourquoi ils ont fait passer le montant de trois millions à quinze millions pour empêcher la société civile et certains partis de participer aux locales et départementales.
Il n’est pas évident qu’un membre de la société civile puisse faire face à ces obligations financières et en même temps préparer la campagne. » Il poursuit sans détours : « cet arrêté 27-880 marque le recul démocratique du Sénégal car on doit permettre à tous les citoyens non seulement de participer, mais de faire valoir leurs droits et devoirs envers leur communautés. C’est pourquoi, nous dénonçons jusqu’à la dernière énergie cette somme exorbitante qui participe à écarter des candidats. Néanmoins, ce n’est pas un frein pour nous car le Pds est un parti organisé qui a l’expérience politique qu’il faut pour pallier à ces manœuvres politiques. » Étant convaincu que si Abdou Diouf avait fait ainsi Wade ne serait pas au pouvoir de même que Macky Sall.
Ce dernier a fermé les portes et les fenêtres en se barricadant, mais « nous allons trouver des moyens pour écraser ce mur. Il veut tout faire pour gagner ces élections pour préparer son troisième mandat », dénonce-t-il. Beaucoup de membres de la société civile interrogés estiment que cette caution n’est pas démocratique, mais quand même permet de rationaliser les nombreuses candidatures. Même s’ils reconnaissent l’existence d’un « rapport de force inégale entre le pouvoir et l’opposition ».
Etant de la mouvance présidentielle, Mamadou Salif Sow (président PEPS) balaie d’un revers de la main, cette accusation de l’opposition. « Je me réjouis de cette décision du ministre de l’intérieur. De main de maitre, il a su faire un arbitrage qui lui a permis de fixer la caution à quinze millions. Nous approuvons cette décision qui renforce notre démocratie. Ce n’est pas une lutte contre l’opposition, mais c’est un moyen de rationaliser les candidatures. Et c’est la conférence des leaders de la mouvance présidentielle qui déterminera notre position au niveau national en passant par Kolda, notre base politique. »