Les observateurs ont remarqué ce qui semble être des retrouvailles au sein de l’alliance pour la république (Apr). Amadou Bâ, ancien Ministre a été aperçu aux côtés de Macky ainsi que Aminata Touré, sans oublier Aly Ngouye Ndiaye qui a accueilli son mentor en grande pompe, tout dernièrement.
Tout indique que ‘’les damnés’’ de la République sont en voie de réhabilitation. D’aucuns diront qu’ils ne sont jamais partis. Et qu’ils étaient simplement mis en retrait. Le temps d’y voir plus clair sur les accusations de lorgner le fauteuil présidentiel qui leur été collées.
Aujourd’hui, manifestement, Macky a envie de serrer les rangs. Et même de les resserrer.
Le temps n’est plus aux supputations, aux tergiversations, aux mouvements d’humeur et aux appréhensions. A partir de 2022, le Sénégal va entrer dans une nouvelle ère.
Ce sera le début d’un long processus électoral qui va nous mener en 2024, une année décisive avec le flou entretenu sur la candidature de Benno bokk yakaar qui, au-delà d’être une coalition, est un clan qui a besoin de son chef sans lequel l’unité ne sera pas facile.
Mais à partir de 2022, l’exploitation du gaz et du pétrole va également démarrer séparément bien sûr, parce que les puits ne sont pas les mêmes.
C’est dire que les opportunités économiques énormes ainsi offertes vont donner aux enjeux politiques une autre tournure qui va doper les candidats.
La preuve, ces enjeux économiques, peuvent, à eux seuls, justifier un troisième mandat de Macky, si on ne veut pas se voiler la face.
Bien sûr, le risque est énorme de mêler le pétrole et le gaz à des élections. Le cocktail est explosif, mais le pays a des ressources solides qui peuvent le maintenir sur orbite, et éviter qu’il ne sombre.
Mais, quel que soit le scénario sur lequel Macky travaille (partir ou chercher un successeur), il ne souhaitera jamais que sa coalition perde les combats électoraux futurs (locales, législatives et présidentielle).
Or, il sait que l’union est dans la force. Et non dans la division.
Alors, il serre les rangs. D’autant plus qu’en face, Pastef a amorcé une mutation et un renforcement de ses bases. Et l’opposition souhaite s’unir pour ne pas périr.
Dans ce contexte, peut-on se séparer de ses lieutenants parmi les plus fidèles et les plus efficaces parce que simplement on nourrit des supputations sur leurs comptes ? Evidemment, non !
Par exemple, personne n’a jamais surpris Amadou Bâ ou Mimi Touré entretenir un discours anti-Macky ou semer la division dans les rangs.
Il en est ainsi de Me Oumar Youm et de bien d’autres comme Aly Ngouye Ndiaye.
Mieux, Macky doit beaucoup apprendre de Me Abdoulaye Wade qui, à force de se séparer de ses proches, s’est retrouvé bien seul dans la foule. Esseulé du fait de manœuvres séparatistes en interne, il a perdu aux yeux de beaucoup de sa crédibilité, même s’il l’a retrouvée des années après.
Car, si on perd ses proches, on se discrédite. Ces derniers connaissent beaucoup de secrets et de leviers sur lesquels ils peuvent s’appuyer pour vous ennuyer.
Les leaders qui entrent dans une sorte de tour d’ivoire, perdent de ce fait le sens de la réalité et donc du discernement et deviennent ainsi, vulnérables.
Si Macky apprend de ces leçons et en tire toutes les conséquences, il évitera à être inaccessible et infréquentable.
Car, il ne peut pas oublier qu’il doit sa victoire au capital sympathie engrangé après que Me Wade l’eut installé dans une forme de disgrâce.
Or, il en a déjà trop fait, à ce propos, contre Khalifa Sall, Karim Wade et même contre Ousmane Sonko.
S’il utilise les mêmes armes contre ses proches, ce sera le début de sa fin et le ratage d’une sortie qui est inévitable parce que l’on ne peut rester éternellement au pouvoir.
Aujourd’hui pouvoir et opposition cherchent des alliances fortes. Et celui qui s’en sortira sera celui qui aura su trouver les bons alliés tout en restant soi-même.
Assane Samb