La covid-19reprend ses aises au Sénégal de manière exponentielle. Rien que ce weekend, le pays a enregistré 3088 nouveaux cas positifs. Alors que la Tabaski va être célébrée les mardi 20 et mercredi 21juillet dans ce contexte de flambée des contagions, l’on redoute une explosion des cas dans les prochains jours. Pour cause, les déplacements et les rassemblements favorisent la circulation du virus.
Faut-il craindre le pire dans les jours à venir au Sénégal. Précisément après la fête de Tabaski ? En tout cas, le risque est grand au vu de la vitesse actuelle de propagation de la covid-19 dans le pays. Depuis quelques jours, la courbe des contaminations ne cesse d’augmenter, sans oublier le bilan macabre.
Ce weekend, le pays a battu un nouveau record du nombre quotidien de cas positifs, s’enfonçant davantage dans la crise sanitaire et dans une troisième vague de covid19 plus que dangereuse. 3088 nouveaux cas positifs et 11 décès ont été recensés par les autorités sanitaires dont 1722 pour hier, dimanche 18 juillet. Un chiffre jamais atteint depuis le début de la pandémie. Des signaux qui ne prêtent guère à l’optimisme face au variant Delta, réputé très contagieux et qui, selon le président-fondateur de l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef), le Pr Souleymane Mboup constitue «30% des nouvelles infections».
Cette propagation fulgurante du virus pourrait, par conséquent, être aggravée dans les prochains jours. Ce, face au constat du grand relâchement des populations concernant le respect des gestes barrières même si les autorités viennent de relancer certaines mesures anti covid-19. Il s’agit, entre autres, du port obligatoire du masque dans les lieux publics et privés et les moyens de transport public et privé transportant au moins deux personnes. En effet, avec les déplacements et les rassemblements dans les marchés et gares routières, le cocktail est dangereux autour des préparatifs et de la célébration de la fête de Tabaski. Car, ils constituent des facteurs importants de propagation du virus.
Pis, Dakar, la capitale sénégalaise, qui concentre la plus grande partie de la population, reste l’épicentre de l’épidémie. Et la décision de suspension des liaisons interurbaines de la société Dakar Dem Dikk ne fera qu’aggraver la situation. Pour cause, la foule sera encore plus compacte dans les gares routières, sans occulter les bousculades, les flambées des prix débouchant sur un désordre inouï. Malgré les invites du Chef de l’Etat, Macky Sall et du Comité national de gestion des épidémies (CNGE) d’éviter les déplacements et de célébrer la Tabaski sur place, les Sénégalais sont en train de quitter en grande masse la capitale. Ce qui pourrait favoriser la propagation du virus dans les autres localités qui sont encore moins touchées. C’est pourquoi la fête fait redouter un accroissement exponentiel du nombre de personnes infectées par le covid19. Une telle situation est déjà l’œuvre dans plusieurs pays après l’arrivée du variant Delta.
Plusieurs évènements du genre ont été la tempête parfaite pour la propagation du virus. Les autorités ont tiré la sonnette d’alarme sur la situation déjà grave que connait le pays. Selon elles, les hôpitaux sont débordés, l’oxygène en manque et le rythme de la vaccination très lent. Sur ce, elles ont insisté sur le respect des gestes barrières contre la covid-19.
M. DJIGO