C’est le dialogue de sourds entre le pouvoir et l’opposition, autour du Code électoral. Décidément, les concertations au sein de la Commission politique du dialogue national n’auront finalement abouti à rien du tout, puisque les divergences entre les différents acteurs du jeu politique demeurent entières.
Le projet de loi portant modification du Code électoral, qui sera voté en plénière à l’Assemblée nationale, ce lundi 12 juillet, ne consacre pas le consensus des acteurs.
Selon Mamadou Diop Decroix, Vice-Président du groupe parlementaire Liberté et démocratie, il est maintenant clair que «le président Macky Sall ne veut pas s’entendre avec son opposition sur les règles du jeu démocratique».
Invité de l’émission «Objection» de Sud Fm, le secrétaire général d’Aj/Pads confie : «On est allé au dialogue, on a discuté, mais cela n’a strictement rien donné. Sur les questions clés pour nous, il n’y a eu aucune évolution.»
Decroix se dit «extrêmement préoccupé». Parce que, ajoute-t-il, «Dieu a fait que j’étais là depuis 1992 avec Djibo Ka, Madieng Khary Dieng, Abdourahmane Sow, le général Cissé qui sont tous passés au ministère de l’Intérieur. A l’époque, les gens discutaient avec la volonté de s’entendre. Aujourd’hui, c’est impossible».
«Il n’y a pas d’accord autour du code», coupe-t-il net. «Par exemple, s’agissant de l’autorité en charge d’organiser les élections, on a dit que le ministre de l’Intérieur ne doit plus organiser les élections au Sénégal. La question du parrainage est une question sérieuse, même s’il n’est pas appliqué lors des Locales. Si les dispositions existantes ne sont pas changées, le pouvoir a la possibilité de choisir ses candidats à la Présidentielle de 2024 comme en 2019», dénonce-t-il.
Il en est de même sur la caution pour les Locales. L’opposition, qui a proposé 10 millions de francs Cfa, trouve excessive la proposition du pouvoir qui table sur 40 millions. Idem sur le rôle de la justice dans le processus électoral.
«Vous avez une justice qui se déclare toujours incompétente. Par exemple, on a saisi la justice sur la modification du Code pénal ; elle va se déclarer incompétente», déplore Decroix.
Le pouvoir refuse également le bulletin unique qui, selon Mamadou Diop, peut amoindrir le coût des élections.
Autant de questions laissées en rade. «On est encore dans le Moyen-Age, au plan électoral», conclut Decroix.
Mamadou Diop Decroix «le président Macky Sall ne veut pas s’entendre avec son opposition sur les règles du jeu démocratique».
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