Le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (CUSEMS) invite le gouvernement à éviter les erreurs du passé concernant le recrutement programmé des 5000 enseignants. Dans une note reçue hier, jeudi 6 mai, il a aussi exprimé son indignation par rapport aux propos du Président de la République, Macky Sall en direction des travailleurs lors de la Fête du travail.
Sur le recrutement de 5000 enseignants annoncé par le Chef de l’Etat, Macky Sall, le Cusems fait des propositions au gouvernement. « Le directoire national considère que le recrutement sur dossier ne doit concerner que les titulaires de diplômes professionnels sanctionnant la validation scientifique de leur formation.
En revanche, le recrutement du reliquat devra se faire par voie de concours et déboucher sur une formation initiale des admis avant leur affectation dans les établissements », rapporte le document. Il invite ainsi les autorités à ne pas tomber dans les erreurs du passé. « Les manquements à l’orthodoxie dans le recrutement du personnel enseignant ont généré des conséquences désastreuses dont: la déprofessionnalisation du métier, le sacrifice de générations d’élèves, des retards considérables dans la gestion de la carrière des enseignants, leur démotivation, leur démoralisation, une instabilité chronique… », a fait savoir le Cusems. … et s’indigne du contenu du discours de Macky Sall du 1er mai
En outre, le syndicat enseignant a manifesté son mécontentement par rapport au discours de Macky Sall lors de la fête du travail. « Le Cusems s’indigne et de la tonalité et du contenu du discours du Président de la République qui, une fois de plus, révèle tout son mépris pour les travailleurs en général et les enseignants en particulier. Attendu pour rassurer, nourrir l’espoir en cette journée historique du 1er mai, il a déçu, clamant son incapacité à revaloriser les salaires des agents de l’Etat, se reniant et se contredisant sur la question des prêts DMC que son régime est le premier à geler et dont pourtant, il demandait récemment, lors d’un conseil des ministres, le paiement sans délai », lit-on dans le communiqué.
Dans le document, le directoire national du Cusems rappelle que « son prédécesseur, le Président Abdoulaye Wade, a porté le DMC de 2millions à 5millions, et il a allongé la durée du remboursement de 4ans à 7ans afin de libérer les fonctionnaires des intérêts astronomiques des banques et d’accéder à un logement décent ». Sur le refus d’allonger l’âge de retraite de 60 à 65 ans, Abdoulaye Ndoye et Cie soutiennent que « Macky Sall a tenté maladroitement d’opposer les jeunes aux travailleurs actifs qui réclament la retraite à 65 ans ». « Paradoxalement, ce président, entouré de vétérans maintient à la tête de nombreuses institutions des agents qui auraient dû jouir de la retraite depuis longtemps. Depuis près de dix ans, excepté pour les forces de défense et de sécurité, il a réduit de manière drastique, les quotas de recrutement même dans des secteurs aussi stratégiques que l’éducation et la santé », a fait savoir le Cusems.
Selon le syndicat, « les enseignants qui ont payé un lourd tribut dans cette crise sanitaire s’attendaient à des annonces fortes et engageantes face aux urgences comme le système de rémunération des agents de l’Etat, les lenteurs administratives, l’amélioration de l’environnement scolaire, la création du corps des administrateurs scolaires, le reversement des MEPS dans le corps des professeurs de collèges d’enseignement en EPS, l’apurement des prêts DMC et des rappels, la fin de la surimposition des rappels etc. »
Toutefois, pour le Cusems, « cela ne fera que renforcer les travailleurs notamment les enseignants dans leur conviction, leur détermination et leur engagement à poursuivre la lutte pour le respect des accords, la revalorisation de la fonction enseignante et l’amélioration de l’environnement scolaire ». Il dénonce ainsi « les incohérences et reniements inacceptables ».
M. DJIGO