5 questions après avoir écouté le discours du ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, ce vendredi 5 mars 2021, alors que le pays brûlait encore et qu’on attendait une « voix sage » pour contribuer à éteindre le feu, quelle déception de t’avoir entendu qualifier de « terroristes » ceux qui manifestent contre ce et ceux qu’ils jugent arbitraires parce que responsables de leur faim, de leurs « fins » et de leur soif de liberté!
Pourquoi chercher à tenir ce discours guerrier, « enflammé » et irresponsable, qui emprunte au registre lexical puéril des apprentis dictateurs incapables de voir leurs propres tares et imputant toujours les « tâches » qui salissent manifestement leurs actions, aux destinataires indociles de leurs ordres?
Pourquoi cet entêtement à vouloir faire croire aux spectateurs les plus naïfs des « scénario-fictions » qu’un homme politique, opposant farouche à son régime, est capable de violer 4 fois, à des jours différents, une jeune fille innocente, doublement fragilisée parce que « manipulable » et déjà « maltraitée » par les aléas d’une vie sociale malchanceuse, et tout cela, à la demande de la victime auto-désignée?
Pourquoi courir le risque d’un chaos politique qui ne vous épargnera pas, ni vous, ni votre chef, juste parce qu’obnubilé par le désir de vengeance à l’endroit d’un adversaire que vous imaginez incapable de pardonner demain vos travers en matière de gouvernance?
Pourquoi pensez-vous que c’est une faiblesse humaine que de prêter attention aux cris de détresse de son peuple et de se soumettre exceptionnellement à ses demandes, lorsque que ce dernier est juste déterminé en la circonstance à rappeler qu’il est la seule et ultime source de légitimité?
Pourquoi être si « raisonnablement obstrué » tel un benêt pour ne pas percevoir que ce qui se joue, au-delà de vos vaniteuses destinées personnelles, c’est l’image déjà balafrée d’une vitrine démocratique longtemps portée en exemple, grâce à un marketing étatique savamment travaillé depuis Senghor avec la complicité de l’ancien colon qui ne perd rien au change, par ailleurs?
Mes ressentiments à l’heure où j’exprime ces mots sont plus forts que mes pensées et les termes pour les exprimer. Ma peur est juste de me réveiller un de ces jours et de devoir baisser le regard face à tous ceux qui j’avais vendu l’image historique d’une « exception démocratique » dans les tropiques dont le code tacite de fonctionnement bien connu de tous, agit comme une matrice générale d’appréciation et d’action d’une nation capable de se surpasser pour taire ses rancÅ“urs et de confier le traitement de ses problèmes délicats à des médiateurs dits « marabouts » qui ne sont pas des acteurs politiques mais qui sont – suprême nuance – des acteurs du jeu politique : la succès story de l’homosenegalensis toucherait-elle à sa fin? Le cas échéant, nous serions nombreux à vous en vouloir. À vie!
Manifestement, tout (l’expression faciale, la tonalité soporifique, les trémolos de la voix, le déficit visible et cruel de charisme), tout, vraiment tout, dans le discours de ce jeune ministre de l’intérieur, laisse voir que les responsabilités sont trop lourdes et pesantes pour ses épaules frêles.
DÉSESPÉRANT !!!!
Ndiaga Loum (Ph.D), professeur titulaire, UQO
Titulaire de la Chaire Senghor de la Francophonie,
Directeur du programme de doctorat en sciences sociales appliquées
Antoine Diome !!! Pourquoi?
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