« Durant mon parcours en tant que député, j’ai rarement vécu une séance aussi grave et qu’aussi pénible que ce matin. Ne nous voilons pas la face, chers collègues. Notre auguste assemblée vit les périodes les plus sombres de son histoire. Le fait de devoir se transformer en rouleau compresseur contre notre collègue Ousmane Sonko, dont on exige la levée de l’immunité, me prend le cœur. Non pas qu’il serait un intouchable, mais pas parce que non seulement l’Assemblée nationale ne dispose pas d’éléments suffisants pour lever son immunité ».
A en croire Aida Mbodj, la procédure de saisine de l’institution est faite en violation flagrante de l’article 71 du code de procédure pénal qui stipule clairement que la saisine de levée de l’immunité parlementaire d’un député se passe sur le réquisitoire introductif du procureur de la République. Or, dans ce cadre, le réquisitoire ne vise aucunement le député Ousmane Sonko, mais plutôt X ».
Selon Aida Mbodj, la logique voudrait qu’il attende l’audition de la plaignante, Adji Sarr, pour avoir des éléments supplémentaires pour mieux asseoir sur ce dossier. Or, l’audition de l’accusatrice a eu lieu hier, jeudi 25 février 2021, bien avant la saisine de l’Assemblée », a-t-elle regretté devant le ministre de la Justice. « Ainsi, on nous demande de poser un acte aussi grave et aussi lourd contre un collègue Ousmane Sonko sans avoir suffisamment d’éléments pour le justifier. Il s’agit d’une pire injustice et comme disait Montesquieu, «une injuste faite à un seul est une menace faite à tous ». Par conséquent, je vous invite à bien mesurer l’acte que nous avons posé aujourd’hui ».
BARTHELEMY COLY (STAGIAIRE)