Ousmane Sonko s’est déjà fait une religion depuis l’éclatement de cette sale affaire de viol. Il a mis en exergue la thèse du complot et accuse le président de la République. Macky Sall a pourtant clairement indiqué qu’il ne s’est pas mêlé à “cette bassesse” mais Sonko persiste et suit sa logique. Sa longue déclaration d’hier est un appel du pied à toutes les “forces vives” de la nation pour “faire face”. Le leader de Pastef va en guerre.
Un discours va-t-en-guerre qui tente de mobiliser au-delà de son cercle de militants. Il dit toute son opposition à une quelconque convocation qui ne respecterait pas les procédures normales, comme il l’avait fait lors de sa première convocation par la Gendarmerie. On va vers une confrontation entre Ousmane Sonko et les forces de l’ordre. Car la logique voudrait qu’il réponde à la justice après la levée de son immunité parlementaire.
Difficile de prévoir ce qui va se passer dans les prochaines heures. On redoute une escalade de violences qui pourraient engendrer des drames, un lourd passif. Déjà, les manifestations qui ont suivi la convocation avortée de la Section de Recherche ont été particulièrement éprouvantes pour beaucoup de Sénégalais et même pour ceux qui étaient chargés de veiller à notre sécurité. Beaucoup de dégâts collatéraux et de multiples arrestations qui se poursuivent. Ça risque d’être plus grave. Le ton de Sonko est assez grave.
Le champ lexical de la guerre, de la confrontation, de la résistance. Le dossier casamançais a été évoqué avec gravité. Des dits, des non-dits et des sous-entendus. Un clin d’œil à cette partie du pays d’où le député est originaire. Une démarche purement politique qui épouse une ligne de défense assumée. Face à l’État qui détient le “monopole de la violence légitime”, Sonko, sabre au clair,tient à résister. Il compte utiliser toutes les armes à sa disposition. Y compris celles non conventionnelles ?
Jusqu’où ira-t-il ? Jusqu’où ira le pouvoir ? En attendant de chercher des réponses à ces questions, nous ne pouvons que souhaiter un retour au calme. L’heure est grave. La Covid-19 est encore là. Le Président s’est fait vacciner. Il demande à ses compatriotes d’en faire autant sinon, il menace de donner les vaccins à d’autres pays africains. Un peuple averti en vaut mille.
Miim Reew