Comme à une époque bien sinistre de notre histoire politique, les bases d’un démantèlement du Pastef sont mises en place. Il ne reste qu’à mettre son leader dans les geôles après le mandat de dépôt délivré à quelques éminences grises du Parti des Patriotes et l’on pourra se glorifier de la mise à mort d’une formation politique.
Et vive la démocratie ! Le vœu du Chef n’était-il pas de réduire son opposition à sa plus simple expression ? La rendre aphone et inoffensive. Ce pays va mal ! On assiste à une déliquescence politique, morale, sociale, économique et religieuse. Autant dire que tous les pans de la société se sont affaissés. Tout semble f…le camp ! Tout ! Face à une indifférence généralisée malgré la voix de quelques intellectuels et journalistes appelant à un ressaisissement, notre démocratie agonise. Même si, de l’autre côté, on semble être allergique à la contradiction.
Voir 102 universitaires se retrouver dans un Manifeste pour exiger la restauration de l’Etat de droit au Sénégal doit pousser le Chef et ceux qui le présentent en républicain à se regarder dans un miroir. Ils (le Chef et ses thuriféraires bien sûr) font honte aux Sénégalais et présentent aux autres un visage hideux du Sénégal qui a toujours été une terre de liberté. Même s’il y a eu des excès avec son prédécesseur, ce n’est pas de ce Sénégal avachi que le Chef a hérité. Sa cour d’obséquieux ne l’aide pas à sortir par la grande porte ni à rentrer dans l’Histoire.
Le Chef ne doit pas être oublieux de l’histoire toute récente de ce pays mais doit au contraire apprendre du passé. Hier encore des universitaires s’étaient dressés contre Me Wade face à son projet de troisième mandat. Nous mêlons nos voix à ceux qui appellent à sauver l’Etat de droit, renforcer la démocratie et garantir la paix civile. Bref, redonner à la démocratie ses habits. Pas des habits de luxe mais des habits tout simplement. Il se trouve seulement que la nôtre porte des haillons !
KACCOOR BI