La démolition d’habitations à Mbour 4, un quartier périphérique de Thiès, a heurté et ému beaucoup de Sénégalais. Les images partagées sur les réseaux sociaux montrent des familles dans le désarroi. L’économie de toute une vie détruite en quelques minutes. Les victimes n’avaient que leurs yeux pour verser de chaudes larmes. Une douleur indicible. Le même drame constaté à Thiès s’est produit dans beaucoup de localités du pays. Des populations qui achètent des terrains, s’y installent avant que l’autorité n‘intervienne pour “tout casser”.
Si de telles situations se multiplient ainsi, c’est qu’il y a des dysfonctionnements en haut lieu. Des failles au niveau des services de l’État chargés de réglementer tout cela pour éviter ces destructions spectaculaires. Même si la responsabilité de certains citoyens, friands de nébulosité, ne peut être totalement écartée. Le pouvoir issu de la seconde alternance n’a hélas pas été à la hauteur des attentes sur le domaine du foncier. Pourtant, il faisait partie des urgences et des défis qui étaient le creux du triomphe de Macky Sall. Les choses n’ont pas beaucoup évolué plus de huit ans après.
L’espoir a cédé la place au désespoir. Difficile de trouver un toit surtout à Dakar et ses environs. En plus de la cherté des coûts, il y a cette désorganisation qui freine les ardeurs des plus volontaristes. Des promoteurs sans foi dictent leurs lois. De pauvres goorgoorlu se perdent dans des opérations alambiquées.
Ces désillusions ont sans nul doute donné plus d’impact à l’acte d‘Abdoulaye Dia. Après avoir gagné son procès contre 245 familles qui avaient illégalement occupé son terrain, décide de le leur céder. “Mes vœux les plus chers étaient d’être propriétaire d’une maison. Aujourd’hui, Allah m’a offert des cités. Je ne veux détruire aucune maison encore moins casser des briques”, aurait déclaré cet homme d’affaires. Une lumière de générosité et d’humanité dans cette obscurité malfaisante.
Miim Réew