Revenir aux contes pour éduquer

par pierre Dieme

En fouillant dans la littérature orale négro-africaine, on peut, sans risque de se tromper, affirmer que le conte est le genre le mieux apprécié.

De, par son caractère ludique éminemment pédagogique parce qu’amusant.

Et le réconciliant avec son passé lointain immédiat, le conte instruit son publique qu’il éloigne de l’ennui et de l’ignorance.

Le conte est le miroir de la société où tout le monde peut se reconnaitre en découvrant ses qualités et ses purs défauts, mais aussi les traditions.

Le conte avait pour mission première d’aiguiser la curiosité intellectuelle au fin d’éduquer les hommes.

S’adressant particulièrement aux jeunes pour leur formation socioculturelle, et alliant la fiction, le mythe aux réalités vécues, le conte faisait ressortir à la fois le merveilleux, le rire, la peur, la curiosité, la compassion, l’intelligence, l’esprit critique, la tragédie mais aussi l’amour.

On ne contait que la nuit en Afrique noire  et le talent oratoire du conteur était essentiel dans la transmission du message, car le conte était avant tout une réelle leçon de rhétorique, une leçon d’attention et du style pour tout dire au réveil.

 Et parce que nos sociétés sont rivées aux basques de sociétés aujourd’hui occidentales, sociétés globalisantes, agressives, qui tentent d’uniformiser les visions par la télévision, surtout qui a atomisé les familles, et parce que la crise socio-économique et culturelle frappe presque partout, le conte est aujourd’hui tombé dans l’oubli.

Les anciens conteurs hier, considérés comme des bibliothèques ambulantes, se souffrent devant les médias et les progrès de l’école et abandonnent tout.

Au seuil du troisième millénaire qui s’annonce profondément culturel, il est utile de revenir en courant aux contes pour l’éducation civique des jeunes surtout.

Mais ! Mais, la grande question : qui racontera les contes ?

La question reste entière.

Pape Amadou Fall

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