Le Collectif «Ñoo Lank» a organisé hier, vendredi 22 janvier, un point de presse au siège du M23 à Dieuppeul. L’objectif principal de cette rencontre était d’exiger la libération immédiate de Boubacar Sèye, président d’Horizon sans frontières (HSF), arrêté suite à sa sortie dans la presse demandant un audit des 118 milliards de l’Union européenne (UE) que le gouvernement aurait reçus dans le cadre de la lutte contre la migration irrégulière.
Le Collectif «Ñoo Lank» exige la libération immédiate de Boubacar Sèye, président d’Horizon sans frontières (HSF) et dénonce les «dispositions liberticides» qui permettent d’emprisonner si facilement un acteur de la société civile engagé dans la défense d’une question nationale que constitue la migration. Lors d’un point de presse organisé hier, vendredi 22 janvier, au siège du Mouvement du 23 juin (2011 – M23) à Dieuppeul, et auquel ont pris part des organisations de la société civile, dont Africa Jom center, des formations politiques comme l’UFC de Alla Dieng, la République des valeurs de Thierno Alassane Sall, la Coalition Jotna, et syndicats et autres associations, les intervenants n’ont pas manqué d’interpeller l’Union européenne (UE), invitée à lever la voix dans cette affaire. Selon Dame Mbodji, secrétaire général du CUSEMS / Authentique, Boubacar Sèye n’a rien dit de grave si ce n’est demander juste la transparence et la reddition des comptes à l’Etat. «Nous avons constaté que les dérives dictatoriales du régime du président Macky Sall sont en train de prendre un pic. Et le pic, aujourd’hui, se manifeste par l’incarcération arbitraire de notre camarade, membre de la société civile, Boubacar Sèye, président Horizon sans frontière. Boubacar n’a rien dit de grave. Ce qu’il a dit est salué par tout le peuple sénégalais», a-t-il soutenu.
VERS UN PLAN D’ACTION, LA SEMAINE PROCHAINE
Et Dame Mbodji d’annoncer un plan d’action pour la libération du président de HSF. «Nous ne pouvons pas avoir plus de 580 jeunes sénégalais qui ont péri en mer, faute de l’irresponsabilité de notre gouvernement qui n’a pas fait une utilisation rationnelle des ressources allouées à notre pays pour la question migratoire. Que donc des jeunes puissent périr en mer alors que cet argent, des milliers de milliards depuis près de 15 ans, 20 ans, versés dans les caisses de l’Etat, sont dilapidés. Nous considérons que ça ce n’est pas acceptable. Et c’est ça qu’il a dit. L’Union Européenne (UE) l’a dit ; le Premier ministre français (d’alors) Edouard Phillip l’a dit… Maintenant Boubacar n’a fait que demander toute la transparence sur la question et que le gouvernement rende des comptes. Donc ce que le gouvernement devait faire, c’est de nous sortir un rapport pour édifier le peuple sénégalais. Mais à la place il met Boubacar Sèye en prison, injustement. C’est pourquoi «Ñoo Lank», en rapport avec les organisations de la société civile, exige la libération immédiate du camarade Boubacar Sèye. Sinon, en rapport avec toutes les organisations de la société civile, les syndicats, les partis politiques et toutes les autres organisations, nous allons faire une synergie et mettre en place un plan d’action pour faire face au dictateur, le président Macky Sall, qui veut museler la société sénégalaise et les dirigeants de ce pays pour mettre au ban tout le pays et faire ce que bon lui semble», a-t-il déclaré.
Pour «Ñoo Lank», en le mettant en prison, en immobilisant ses outils de travail, le gouvernement veut museler Boubacar Sèye et étouffer les informations qu’il détient. «C’est parce qu’ils ont peur de certaines informations qui sont détenues par Boubacar Sèye. C’est pourquoi le gouvernement, encore une fois, cherche à étouffer cette affaire en essayant de le museler et de le mettre hors d’état de nuire. Parce qu’au contraire, c’est les informations que le gouvernement veut étouffer… Mais nous voulons lui dire, nous tous, responsables de la société civile, que nous allons faire face au régime du président Macky Sall. Il n’a commis aucune faute qui mérite qu’il se balade en prison au moment où des ‘’voleurs de la République’’ sont en train de vaquer à leurs préoccupations», a-t-il ajouté.
«NOUS TENONS MACKY SALL POUR RESPONSABLE DE TOUT CE QUI ARRIVERA A BOUBACAR SEYE EN PRISON»
«Ñoo Lank» a également mis en garde les autorités qu’il tient pour responsable de tout ce qui arrivera au président de HSF, dont la santé est fragile, en prison. «Nous exigeons sa libération… surtout que Boubacar n’est pas en bonne santé. Aujourd’hui, tout ce qui lui arrive en prison, nous tenons le président de la République pour responsable, parce que son état de santé ne lui permet pas de rester dans ces conditions carcérales qui sont extrêmement difficiles, surtout dans des chambres qui sont bondées de monde. Nous demandons au président de ne pas prendre de risque, il ne faut pas brûler ce pays. Nous tous, nous voulons que ce pays beigne dans la paix et la quiétude… S’il pense que sa loi d’habilitation ou la modification de la loi n°69 vont lui permettre de museler les Sénégalais et de s’ériger en vrai dictateur, nous allons refuser cela, nous allons faire face», a déclaré Dame Mbodji.
AMINATA GUEYE (STAGIAIRE)