Pastef poursuit la mobilisation de fonds, malgré les menaces de dissolution qui pèsent sur lui. A Keur Massar, les camarades de Sonko ont exhibé des liasses d’argent d’une valeur de 10 millions F Cfa qui seraient collectées par les Patriotes.
Alors que le débat sur la levée de fonds de leur parti ne s’est pas encore estompé, les responsables de Pastef de Keur Massar ont répété l’opération dans ladite commune le week-end. Avec à leur tête Ousmane Diop, cette section du parti de Ousmane Sonko a exhibé des liasses qui sont estimées à 10 millions de francs Cfa et posées sur la tab le. Un geste qui soulève beaucoup de questions. D’où viennent ces fonds ? Est-ce de l’argent collecté par les partisans et militants comme on le fait croire ? Est-ce le parti lui-même qui l’a remis à la section de Keur Massar ?
Le coordonnateur de Pastef de Keur Massar s’explique : «Vu la situation qui prévaut avec la pandémie, ces financements sont destinés aux femmes du Pastef qui ont fini de faire leurs preuves pour sauver nos familles.» Ousmane Diop alias «Doyen» d’ajouter : «Les responsables ont été convoqués pour une activité de financement et de dons en nature. Et nous comptons faire, dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, le tour des maternités pour distribuer des kits en eau de javel, entre autres.» Les Patriotes de la commune constatent, en effet, que les populations sont «laissées en rade par le maire» parce que la pandémie est «en train de faire des victimes, sans assistance de la part de l’Etat».
Cette opération, considérée comme une levée de fonds de Pastef de Keur Massar, aura-t-elle une suite ? En tout cas, il y a quelques jours, le ministre de l’Intérieur avait mis en garde ce parti de l’opposition, rappelant que la loi 89-36 du 12 octobre 1989, modifiant la loi 81-17 du 6 mai 1981, interdisait que les partis politiques reçoivent «des subsides de l’étranger ou d’étrangers établis au Sénégal». Et que Pastef s’exposait à la dissolution.
La section communale de Pastef a rappelé la promesse du chef de l’Etat d’ériger Keur Massar en département. «Mais cette départementalisation n’est pas à son heure parce qu’il y a des dispositions à prendre au préalable», souligne-t-elle.