Nigéria : L’Onu condamne les assassinats commis par l’armée à Lagos

par Dakar Matin

La Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a fermement condamné l’usage excessif et disproportionné de la force par les forces armées nigérianes à Lagos qui ont fait plusieurs morts dans la soirée de mardi. Des informations rapportées par la presse font état de plusieurs morts et de nombreux blessés lors des violences qui ont eu lieu dans la capitale économique nigériane. Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a condamné mercredi dans un communiqué cette violente escalade. Il a exprimé ses condoléances aux familles endeuillées et souhaité un prompt rétablissement aux blessés. « Si le nombre de victimes lors de la fusillade de mardi au point de péage de Lekki à Lagos n’est toujours pas clair, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un cas de recours excessif à la force, entraînant des exécutions illégales à balles réelles, par les forces armées nigérianes », a déclaré, mercred, Mme Bachelet dans un communiqué.

« Les rapports selon lesquels les caméras de surveillance et l’éclairage ont été délibérément éteints avant la fusillade sont encore plus inquiétants car, s’ils sont confirmés, ils suggèrent que cette attaque déplorable contre des manifestants pacifiques était préméditée, planifiée et coordonnée », a souligné la Haute-Commissaire.Par la voix de son porte-parole, M. Guterres, a appelé à mettre fin aux brutalités et aux abus policiers signalés. «Le secrétaire général exhorte les forces de sécurité à agir à tout moment avec la plus grande retenue tout en appelant les manifestants à manifester pacifiquement et à s’abstenir de toute violence », a déclaré son porte-parole. La cheffe des droits de l’homme de l’Onu a appelé les autorités nigérianes à prendre des mesures urgentes pour traiter de manière décisive le problème sous-jacent des violations persistantes commises par les forces de sécurité, et à redoubler d’efforts pour traduire en justice le personnel de la police et de l’armée coupables de crimes contre des civils.

Le Secrétaire général a appelé les autorités nigérianes à enquêter sur ces incidents et à demander des comptes aux auteurs.Répondre aux demandes des manifestants« Le Nigéria était déjà à un point critique avant cette fusillade en raison des révélations sur des années de violence incontrôlée, de meurtres, de viols, d’extorsion et autres violations par la Brigade spéciale de répression des vols (Sars) », a poursuivi la Haute-Commissaire. « Bien que les autorités aient maintenant dissous la Sars et annoncé une série d’enquêtes aux niveaux fédéral et étatiques, il y a encore eu peu d’accusations, voire aucune, portées contre ses membres, malgré les preuves abondantes contre divers membres de la brigade, ainsi qu’à l’encontre d’autres membres des forces de sécurité et de l’armée », a déploré Mme Bachelet.De nombreux Nigérians semblent ne pas faire confiance aux enquêtes et autres mesures annoncées par les autorités, et ont continué à descendre dans les rues dans plusieurs villes pour protester.

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