Un an d’emprisonnement dont, deux mois ferme, c’est la peine requise contre Birane Lô par le maître des poursuites. Il a comparu, hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour escroquerie au visa.
Birane Lô a été arrêté le jour de la célébration du Magal de Touba pour escroquerie au visa. Originaire de Touba, il avait pris l’engagement de convoyer les nommés Amadou Lamine Bodian et Cheikh Diouneydi Mbaye au Canada. Ainsi, a-t-il encaissé leurs 9 millions FCFA en vain. « C’est mon marabout Serigne Fallou Mbacké qui m’avait demandé de lui trouver des personnes qui veulent voyager. C’est dans ces circonstances que j’avais fait la connaissance de Cheikh Diouneydi Mbaye et d’Amadou Lamine Bodian par l’intermédiaire de leur beau-frère. Après avoir discuté des modalités du voyage, ils m’ont payé chacun le montant de 4 500 000 FCFA.
Sur instruction de mon marabout, l’argent a été versé dans son compte bancaire, domicilié à Ecobank », a-t-il dit pour se dédouaner. Selon lui, après avoir rejoint Cuba le 26 Février dernier, ses victimes devaient se rendre par la suite au Canada. « Une fois au Cuba, ils devaient transiter en compagnie des membres de la délégation de mon guide religieux. Mais comme leur vol est arrivé en retard, ces derniers sont partis », s’est-il dedouané. Prenant la parole, l’avocat de la partie civile indique : « mes clients ont été appréhendés au Cuba. Ce sont des ONG qui les ont aidés à rentrer au bercail. Ils ont aussi perdu leur emploi », a déclaré la robe noire qui, a demandé 20 millions pour la réparation des préjudices causés. Invité à faire ses réquisitions, le maître des poursuites a lancé : « les parties civiles n’ont jamais vu le marabout.
C’est le prévenu qui a pris la responsabilité d’encaisser leur argent et de leur faire voyager ». Pour la répression, il a requis un an d’emprisonnement dont, deux mois ferme contre le prévenu. Avocat de la défense, Me Diouf a sollicité la relaxe de son client. « Je comprends la préoccupation des parties civiles, leur détresse et leur angoisse. Mais mon client est un homme honnête, un « mouride Sadikh » qui croit que tout ce que son marabout dit est vrai », a dit l’avocat. Avant de poursuivre : « le prévenu ne peut pas rembourser l’argent parce qu’il n’a rien du tout ! Le marabout dont il parle existe. Ce sont les gendarmes qui avaient peur d’aller le cueillir. L’enquête a été bâclée », a dénoncé l’avocat. L’affaire a été mise en délibéré pour jugement devant être rendu le 28 octobre prochain.
Cheikh Moussa SARR