Un médecin prévient contre certaines pratiques extrêmes liées au Thiouraye

par pierre Dieme

L’utilisation du thiouraye, à travers certaines pratiques consistant par exemple à parfumer ses parties génitales avec cet encens mélangé avec du parfum, peut induire des problèmes de santé chez la femme, indique docteur Manuel Pina, médecin gynécologie obstétricien.

« La fumée en tant que telle contient du gaz carbonique. Et quand la femme, dans le but de faire plaisir à son homme ou de sentir bon, fait brûler du thiouraye en se mettant au-dessus de l’encensoir » pour parfumer ses parties génitales, « elle s’expose à la fumée et à une certaine chaleur qui nuit à sa santé génitale », a-t-il expliqué.

La fumée que produit l’encens est dégagée à partir d’une source de chaleur, « ce qui fait qu’au contact avec la peau, cette chaleur peut produire des brûlures dans les zones génitales », souligne docteur Pina dans un entretien avec l’APS.

Dans le cas de femmes adeptes de la dépigmentation, les conséquences de telles pratiques peuvent être encore plus graves, la peau étant déjà fragilisée par les produits de dépigmentation, « la chaleur peut donc causer une double brûlure », indique ce médecin.

Le gynécologue note qu’en plus des brûlures, cette pratique entraine une sécheresse des parties génitales. Or, « l’asséchement de ces parties entraine non seulement des démangeaisons chez la femme mais aussi une absence de sécrétion génitale dans son intimité, ce qui implique un rapport sexuel très inconfortable ».

Il juge que le plus paradoxal dans ces pratiques, c’est que « la chaleur associée aux transpirations suscite une mauvaise odeur au niveau des parties génitales », alors que si les femmes s’adonnent à cette pratique, « c’est avant tout pour avoir une bonne odeur ».

Aussi déplore-t-il que cette « pratique traditionnelle » d’utiliser l’encens soit devenue une addiction pour certaines femmes, qui « ont tellement l’habitude d’utiliser l’encens que quand elles ne le font pas, elles ne se sentent pas femme ».

Le gynécologue précise toutefois qu’il « n’existe pas d’argument clinique pour formellement déconseiller » ces pratiques aux femmes. « Tout dépend de leur appréciation personnelle. On ne peut que leur donner des conseils précautionneux », dit-il.

APS

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