Un butin pour les riches

par Dakar Matin

Quelques années seulement après la délocalisation des activités aéroportuaires LSS, vers l’aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD), les terres de l’ancien aéroport international de Dakar-Yoff font l’objet de réelles convoitises.

Les parcelles des terres de l’aéroport Léopold Sédar Senghor (LSS) attribuées à des responsables de l’Alliance pour la République (Apr) et la colère des syndicats et coopérative d’habitats des travailleurs des sociétés aéroportuaires qui, eux aussi, veulent être servis, rappellent que le Sénégal est encore loin de la gouvernance vertueuse tant prônée. C’est d’ailleurs une médiation du président de la République qui a décalé la conférence de presse des syndicats des travailleurs, renseignant à suffisance que ces derniers ne sont mus que par le souhait d’être.

Quelques années seulement après la délocalisation des activités aéroportuaires de Leopold Sédar Senghor (LSS), vers l’aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD), les terres de l’ancien aéroport international de Dakar-Yoff font l’objet de réelles convoitises. Déjà, le 8 juin, Madiambal Diagne dénonçait, dans sa chronique hebdomadaire, le fait que «sous prétexte de donner des lots de terres de 200 mètres-carrés à 300 personnes, victimes de spéculateurs fonciers sur un projet de la cité Tobago, une superficie de 60 hectares soit morcelée sur les réserves de l’aéroport Léopold Sédar Senghor. Et, des hauts fonctionnaires, des responsables politiques, des chefs religieux, des journalistes ont été servis». Plus loin dans le même article, il déplorait le morcellement de la zone du hangar des pèlerins de Yoff en des centaines de parcelles de 250 m2.

Force donc est de reconnaître que ce ne sont pas tous les Sénégalais qui ont accès à ces terres. Les démunis qui n’ont peut-être pas un toit sont écartés d’office, au profit de politiciens dont le seul mérite est d’être du camp présidentiel ou de hautes personnalités qui, sans nul doute, ont été entièrement servis. Comble de tout, un troisième larron s’est invité dans la bataille pour le contrôle du foncier de l’aéroport de Dakar ; il s’agit des travailleurs de l’Agence nationale de l’aviation civile et les travailleurs de l’aéronautique civile.

Les deux syndicats qui regroupent ces travailleurs ont, dans une note parvenue à la presse avant-hier, mercredi 30 septembre, annoncé leur volonté de tenir une conférence de presse pour alerter l’opinion sur le «paacoo» opéré suite au morcellement de 557 parcelles à l’aéroport. Leur souhait de rencontrer les journalistes fait suite, disent-ils dans le communiqué envoyé aux rédactions, à un arrêté du ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, Abdou Karim Fofana, qui autorise désormais la commune de Yoff à procéder au lotissement des titres fonciers (TF) N°2130/NGA, 5948/NGA, 213/NGA, 5942/NGA et une partie du TF 526/NGA d’une superficie graphique globale de 20 hectares environ, des terres de l’aéroport Léopold Sédar Senghor sises près du hangar des pèlerins.

Et le courroux des travailleurs aéroportuaires est dû au fait que les 557 parcelles numérotées de H1 à H557 d’une contenance graphique variant de 150 m2 à 2865m2 sont concernées par cette décision prise, depuis le 20 juillet 2020. Les parcelles en question reviennent à des responsables de l’Alliance pour la République (Apr). Ils veulent être servis, au même titre que les personnes déjà ciblées pour acquisition des terrains. Pour cela, l’on s’attendait au grand déballage lors de leur face-à-face avec la presse initialement prévu hier, jeudi 1er octobre 2020.

Seulement, contrairement à toute attente, les travailleurs des structures aéroportuaires ont décidé de sursoir à leur conférence de presse qui était pour eux, une occasion de faire des «révélations graves» sur le foncier aéroportuaire. Une médiation «express» est passée par là. Dans l’édition du quotidien d’hier, jeudi 1er octobre, un de ces travailleurs est revenu sur leur véritable motivation. Cela fait suite à une médiation initiée par le président de la République, Macky Sall, pour tempérer l’ardeur de ces travailleurs mis à l’écart dans le partage des terres, selon Le Quotidien. La source du journal de juger qu’en tant que travailleurs de l’aéroport, ils méritent d’hériter des terres de ce que fut Léopold Sédar Senghor.

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