Pr Babacar Guèye, constitutionnaliste : «Le pouvoir judiciaire est un pouvoir aux ordres»

par Dakar Matin

Le pouvoir judiciaire au Sénégal n’est pas indépendant même s’il y a des juges indépendants. C’est la conviction du professeur de droit constitutionnel, Babacar Guèye, qui participait, samedi, à un webinaire de l’Université Cheikh Ahmadou Bamba (Ucab) en prélude au grand Magal de Touba.

La question de l’indépendance de la justice est un éternel débat sans fin. Dans les dossiers politico-judiciaires, le pouvoir judiciaire a toujours été accusé d’être le bras armé de l’Exécutif. «C’est un pouvoir qui est aux ordres. En réalité le pouvoir judiciaire n’est pas du tout indépendant au Sénégal, c’est la raison du combat qui est mené par l’Union des magistrats sénégalais (Ums) et notamment son président, le juge Téliko (Souleymane), mais il y a des juges indépendants», argue le constitutionnaliste, Pr Babacar Guèye. Il co-animait, samedi, un webinaire sur le thème : Paix, sécurité et stabilité sociale, organisé par l’Université Cheikh Ahmadou Bamba (Ucab) en prélude au grand Magal de Touba.

D’autre part, parlant de la refondation de l’architecture politique et institutionnelle des Etats et de leur gouvernance comme réponse aux défis sécuritaires, Pr Guèye a déclaré qu’elle repose sur trois piliers. Il s’agit, selon lui, de la bonne gouvernance, de l’approfondissement de la décentralisation et de la restauration de l’Etat de droit. Ce dernier est aussi d’avis que pour établir une paix durable, le dispositif et la stratégie militaires doivent nécessairement être complétés par une refondation politique, institutionnelle de tous les Etats riverains du Sahel et une refondation de leur gouvernance.


Par ailleurs, il reste convaincu que pour surmonter ces défis, les Etats doivent initier un vaste programme de développement économique et social. Cela permettra à ses yeux d’éradiquer la pauvreté, de combattre le sous-emploi, mais aussi d’améliorer le cadre de vie des populations. Avant, il avait relevé que la région est confrontée à un défi protéiforme à savoir l’extrême pauvreté, la situation alimentaire alarmante, la gouvernance fragile, la vulnérabilité aux agissements de groupes et organisations terroristes et criminels. Ces problématiques soulevées par le conférencier ont été à l’origine de conflits dans plusieurs pays africains. Le cas du Nigeria avec la secte Boko haram et le Nord Mali, transformé en une zone de non droit, sont des illustrations parfaites de la faillite de l’Etat dans certains pays.

SOURCE PAR MAMADOU SAKINE

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