On peut lui donner les formes d’une femme. Ô, mais quelle femme ! Elle est belle, aguichante, lascive. Jamais la même, toujours une autre. Elle vous fait languir, vous envoute et vous fait perdre toute raison. Toute capacité de discernement. Et pas seulement à celui qui cherche à la conquérir. Elle fait courir tout le monde. Surtout chez nous autres nègres de ce continent africain qui refuse d’avancer. On s’entretue, complote, mène des guerres souterraines pour enlever la belle à l’autre. Et tout est permis. Quand on essaie de la séduire, on jure sur tous les dieux de lui être fidèle et obéissant.
De ne jamais faire du mal. D’être un homme juste et vertueux. Dès qu’on arrive à la conquérir, on se croit tout puissant. Il faut reconnaitre que la belle a la triste réputation de vous changer. Elle peut faire d’un agneau un loup, d’un homme d’une immense bonté, un vil menteur. Elle vous rend si fort que l’on se croit dieu sur terre. Elle a également la force de vous transformer en salopard, connard, crétin, magouilleur, corrompu, cupide, voleur et sanguinaire. Bref, elle vous rend fou, corrompt les esprits et même celui de votre entourage. De la vie des autres, vous allez vous contreficher.
D’ailleurs, au prix de votre vie, vous ne laisseriez personne vous prendre votre belle canaille. On en fait sa propriété exclusive jusqu’à la mort. Cette belle dame si énigmatique, c’est le pouvoir. Ceux qui veulent la conquérir ne cherchent jamais à relire l’Histoire pour y voir de sinistres individus du genre : Idi Amin dada, Samuel Do, Charles Taylor, Jean Bede Bokassa ou Gnassingbé Eyadema. C’est triste d’en arriver là.
Qu’est-ce qui donc les empêche, à nos potentats d’aujourd’hui, de respecter la constitution de leur pays ? se croient-ils indispensables alors qu’ils n’ont jamais réussi à faire décoller leur pays ? Le président Ivoirien qui résiste, Condé que le pouvoir a complétement rendu fou alors qu’au Tchad, Deby s’est crétinisé avec un titre de maréchal. En attendant bien sûr que notre Chef les rejoigne dans leurs mégalomanies… Et l’embrasement généralisé du continent à la manière du feu d’artifice de Beyrouth !
Kaccoor Bi