C’est un truisme de le dire : Les camions mènent une forme de diktat sur nos routes.
Hier, un camion a tué trois personnes dont deux enfants à Yoff. Le même jour, un camion en panne à hauteur de la Foire a causé des embouteillages monstres sur la VDN à partir de 15 heures.
Les camions causent énormément de dommages sur les routes. Certains, en panne, sont garés sur la route. Ce qui cause beaucoup de morts.
Conduits le plus souvent par des jeunes fougueux et inconscients, les camions causent des accidents et retardent le transport sur beaucoup d’artères.
Si par exemple vous avez la malchance de rouler sur la route de Sangalkam, vous serez étonné par le nombre de camions qui y roulent. Plus de cents, parfois et en file indienne, s’il vous plait.
Et avec les exigences du pesage à Noflaye, les autres automobilistes passent difficilement.
Sur la route de Mbour, c’est le calvaire quotidien pour les automobilistes. La route étant rétrécie, il faudra jongler fort avec des camions qui, parfois sont d’origine malienne. Ce sont des pertes de temps énormes pour ceux qui ne veulent pas prendre le risque de doubler dangereusement des cohortes de camions qui circulent lentement.
Et la liste est loin d’être exhaustive. Malheureusement, tôt le matin, il faudra les côtoyer. Et ils sont là bien présents sur les routes. Et le comble, c’est que certains n’ont pas de visites techniques ou de pièces qui leur permettent d’être en règle. Donc, l’assurance ne peut pas être valable pour la plupart d’entre eux.
En clair, ces trois malheureuses personnes parties hier n’ont fait que rallonger une liste noire des victimes des camions sur nos routes.
Sans chercher à les stigmatiser parce qu’ils sont en général des sénégalais et des africains qui ont leurs droits celui essentiel de gagner leur vie, il me semble nécessaire de souligner qu’il faudra forcément en arriver à réglementer la circulation de camions sur nos routes.
On ne peut pas lâcher les camions avant 9 heures ou 10 heures du matin pour qu’ils disputent la priorité aux autres voitures dont les conducteurs doivent commencer leurs journées de travail dans les bureaux et ailleurs.
Il faudra davantage réglementer la circulation des camions, exactement comme cela a été le cas à un certain moment.
Bien sûr, les autorités avaient dû reculer face à la pression des syndicats de transport car le secteur est très syndiqué et réfracteur à toute forme de rationalisation de leurs modes de travail.
Mais, tout le monde sait qu’il n’est pas possible de continuer à laisser les camions, conduits le plus souvent par des jeunes dont le comportement laisse à désirer, imposer leur diktat.
Il faudra un dialogue entre autorités et acteurs et arriver à un compromis pour le bien de tous.
A défaut, il faudra se préparer à voir d’autres victimes de ce genre et accepter la pilule.
Mieux, le Ministère du Transport doit faire un travail approfondi de contrôle du parc de camions. La plupart ne sont pas en règle. Et des transporteurs véreux exploitent ainsi les chauffeurs et mettent en danger leurs vies et celles des populations.
Il est dommage que les puissants syndicats de transport ne travaillent pas à assainir leurs secteurs et à imposer le respect maximum des réglementations. Ils n’excellent que dans la revendication et la pression.
Aujourd’hui, même si le secteur est un puissant vecteur économique et un important pourvoyeur d’emplois, il n’en reste pas moins qu’il doit être assaini.
Et les autorités ne peuvent pas laisser cela aux forces de sécurité sur la route. Il faudra une action d’envergure pour que tout le monde soit en règle et que les heures de circulation soient réaménagées.
Assane Samb