Manifestation et litige foncier : les exigences de Guy et compagnie

par Dakar Matin

Aar li nu bokk, Noo lank et Doy Na ont organisé une manifestation vendredi 17 juillet 2020 pour rendre visibles et audibles
-les problèmes fonciers à Kiniabour, Guereo, Ballabougou (Nguènienne), Kër Samba Kane, et dans la forêt classée de Mbao
-les problèmes dans l’enseignement supérieur à l’UVS, avec les étudiants orientés dans le privé, les bacheliers non orientés depuis juillet 2019
-les problèmes des travailleurs de Pcci (14 mois d’arriérés de salaire), de ABS (49 mois de salaire), des 189 ex contractuels de la Senelec, des travailleurs du King Fadh Palace (70% de salaire payés depuis 03 mois, 50% de leur salaire seront payés pour les prochains mois, gestion ethniciste, patrimonial, anti démocratique)
-les problèmes dans la gestion de l’eau en milieu rural (Aquatech Dégage), la gestion municipale (les communes du Bosséa) et du cadre de vie (Terme Nord)
-les problèmes dans justice liés aux décisions de justice et à leur application (Afup Canada)

Avant la marche notre mobilisation et lutte dans l’unité a donné les résultats suivants :
-des contrats donnés à tous les 189 ex contractuels de la Senelec dont 15 CDI
-Accélération de la prise en charge par l’Etat du dossier de Gadaye
-Prise en charge plus sérieuse du dossier de Guéréo par l’Etat
– Rencontre entre les étudiants orientés dans le privé et le directeur des bourses et par le directeur de cabinet de leur ministre de tutelle
-rencontre entre l’administration de l’UVS et les étudiants du mouvement « Machine pour tous »
– rencontre entre les travailleurs du King Fahd Palace et le patronat de l’hôtellerie et les ministères du tourisme et du travail

Voilà pourquoi Aar li nu bokk, Noo lank et Doy na félicitent tous leurs membres et les collectifs de victimes pour ces résultats obtenus qui sont dus à la jonction des opprimés de partout. C’est dire donc que seule la lutte libère et quand elle cette lutte se mène dans l’unité elle est beaucoup plus efficace.

Aar li nu bokk, Noo lank et Doy Na, au-delà de ces misères faites aux travailleurs en zones rurale et urbaine et aux étudiants sont préoccupées par la gestion de nos ressources en particulier celle foncière, la gestion de l’enseignement supérieur, la gestion du secteur de l’électricité mais aussi de l’eau particulièrement en zone rurale, la situation des droits des travailleurs au Sénégal et de la diaspora.

S’agissant du différend opposant Ndingler, Djilakh et SEDIMA, après les avoir écoutés et entendus nos plateformes estiment que les paysans cultivent et occupent ces terres depuis des siècles, ils y travaillent et en vivent, donc la terre doit aller en priorité à ceux qui y habitent et l’exploitent. Par ailleurs, nous sommes pour l’agro-business mais pas au détriment des exploitations agricoles familiales. C’est pourquoi nous exigeons que l’Etat restitue définitivement et sans condition les terres aux paysans de Ndingler et de Djilakh. Que SEDIMA se retourne contre l’Etat irresponsable qui gère le foncier de manière informelle.
En effet, si l’Etat avait délimité les zones urbaines, les zones classées, les zones de terroirs réservées aux paysans et les zones pionnières réservées aux projets, ce genre de problème n’existerait pas ni à Ndingler, ni à la forêt classée de Mbao. L’Etat du Sénégal joue au pompier alors qu’il n’est qu’un pyromane foncier.

Ce qui se passe à Ndingler se passe à Kiniabour, Guéréo, Ballabougou, Kër Samba Kane. Mais aussi à Sandiara, à Diamniadio, à Sagne Bambara, à Sendou, à Nguidjilone, à Dodel et Demette, à Madina Wandifa, à Bambilor, à Kër Mousseu, à Mont-Roland, sur le littoral…Partout au Sénégal. Avec parfois des attributions abusives de 50.000 hectatres à Mbane, de 5.000 hectares à Bokhol, de 10.000 hectares à Fass Ngom, de 3.000 hectares à Koussanar, de 1.600 hectares à Maka Coulibantan, 800.000 hectares à Saraya, Bandafassi et Tombokoto, 10.000 hectares à Dodel et Demette, de 55.000 hectares dans la région de Louga, de 20.000 hectares à Linguère…

Ce qui est en cause ici c’est la gestion des terres du Sénégal au profit des puissances d’argent de l’étranger et du Sénégal et au détriment des paysans qui vont être transformés en journaliers agricoles sur leurs propres terres.
Voilà pourquoi nous demandons :
– la restitution des terres aux paysans partout où elles ont été accaparées
– la suspension des attributions de terres
– un audit foncier national
– la délimitation des zones du domaine national (zones urbaines, zones classées, zones terroirs, zones pionnières)
-un code foncier
-une réforme agraire

Aar li nu bokk, Noo lank et Doy na exigent aussi :
– l’application de la décision de justice prise en faveur des victimes de Gadaye
– la satisfaction des revendications des travailleurs de Pcci, de Abs, du King Fahd Palace
-la restitution de la gestion de l’eau aux populations des zones rurales
-l’application de la décision de justice accordant 1 million de dommages et intérêts aux étudiants victimes de Afup Canada
-l’orientation de tous les bacheliers de 2019
-une machine pour tous les étudiants de l’UVS de la 7e promotion
-le paiement des bourses et aides aux étudiants orientés dans le privé, le paiement de la dette due aux établissements privés

Fait à Dakar, le 21 juillet 2020

Les plateformes Aar li nu bokk, Noo lank et Doy na

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