Etouffées, accablées et terrassées par la chaleur suffocante sur la route Ziguinchor-Kolda-Tambacounda qui rallie la capitale sénégalaise, Dakar, les populations de la capitale sud du pays n’en peuvent plus. Elles réclament depuis hier la reprise des rotations des navires Aline Sitoé Diatta, d’Aguène et Diambogne
Suite à la détection d’un cas suspect de coronavirus à bord du bateau Aline Sitoé Diatta, qui assure la liaison maritime Dakar-Ziguinchor, le lundi 16 mars 20, le Cosama avait décidé d’arrêter les rotations dudit bateau pour une durée d’un mois. Une décision qui avait fini et qui continue encore de porter un coup dur aux populations de Ziguinchor, aux usagers, surtout les commerçants et les touristes fidèles voyageurs sur cette ligne. Ne pouvant plus supporter les tracasseries qu’elles subissent sur l’axe Ziguinchor-Kolda-Tambacounda pour se rendre à Dakar, «nous n’en pouvons plus. Mieux, nous ne voulons plus de ces voyages périlleux et chers que nous faisons tous les jours pour se rendre à Dakar . Nous soufflons le martyr depuis que l’Etat nous a permis de voyager d’une région à une région», se désole Mme Khadidiatou Diatta commerçante à Ziguinchor.
La mort dans l’âme, «pour rallier maintenant Dakar via Tambacounda, il nous faut aujourd’hui débrousser 17.OOO FCFA pour voyager à bord d’un véhicule sept (7) place. Si c’est un mini bus, nous payons 12.000 FCFA et 10.000 FCFA pour les cars. Nous sommes en enfer», dit-elle la mort dans l’âme. Pour Mamadou Diallo grand commerçant établi à Ziguinchor, «l’Etat n’a plus le droit de laisser à quai les navires Aline Sitoé Diatta, Aguène et Diambogne. Les vols intérieurs ont même repris. C’est pourquoi, nous exigeons la reprise des rotations de ces navires. Nos populations ne peuvent plus supporter ce coût des transports en commun. Mieux, nous demandons au Chef de l’Etat de faire tout, avec son homologue Gambien Adama Barrow, pour rouvrir les frontières entre nos deux pays frères. Nous gagnerons encore en temps pour rallier la capitale sénégalaise», argue M. Diallo. La dame Maguette Fall d’emprunter à son tour à Mamadou Diallo sa trompette.
«Depuis plus de cinq mois toutes nos activités économiques à Ziguinchor sont aux arrêts. C’est dans ces navires que nous mettions nos marchandises pour les acheminer correctement à Dakar. Aujourd’hui, les fruits (mangues, madds….) sont tous en train de pourrir dans nos plantations. Nous interpellons solennellement le Président de la République afin qu’il puisse nous aider. Nous avons trop souffert de l’arrêt de ces navires», a plaidé Mme Maguette Fall. A Ziguinchor, les populations sont pressées de voir le Consortium sénégalais des affaires maritimes (COSAMA), société qui exploite les trois bateaux, reprendre ses activités. «C’est de cette manière seulement, que nous populations de la région sud, nous pourrons jouer notre partition dans le développement économique et social de notre région en particulier et du Sénégal d’une manière générale», disent ces populations