La tension est retour dans la contrée abritant les villages de Ndinguélère et de Djilakh. Les hostilités ont à voir avec un projet agricole. Tout est parti d’un paysan de Ndinguélère venu défricher des terres qu’il a cultivées l’année dernière, suite à un compromis trouvé entre eux, le promoteur Babacar Ngom et le ministre de l’Intérieur. Répudié par la sécurité, les vigiles de Babacar Ngom l’ont contraint à rebrousser chemin et cesser toute activité. De retour dans son village, une vendetta est organisée : des affrontements ont fait trois (3) blessés dont un (1) dans un état grave. Au même moment, des jeunes de Djilakh défendent le projet de Babacar Ngom dont ils militent pour la continuation. L’intervention de la Gendarmerie a permis d’éviter le pire.
Aliou Faye, président du Comité de développement sanitaire, porteparole des jeunes de Djilakh, a déclaré hier, lors d’un point de presse, leur position suite aux échauffourées du week-end entre la sécurité de Babacar Ngom, PDG de Sédima et les habitants du village de Ndinguélère (commune de Ndiaganiao), avant un bilan de trois (3) blessés dont un (1) dans un état très grave. A l’en croire, face à l’opinion nationale et internationale, un devoir de vérité s’impose sur des contrevérités. Il a rappelé le comportement des habitants de Djilakh, très sages, comparé aux agissements des riverains réclamant des terres dans leur terroir. «Aujourd’hui, nous apportons ce démenti pour réclamer la totalité de nos terres. Nous disons que la population de Ndinguélère n’a pas la terre qu’elle réclame. Nous sommes déterminés à leur barrer la route. Nous avons entendu des contrevérités dans les médias, véhiculées par Bassirou Diomaye Faye disant que les gardiens de Sedima se sont affrontés à la population de Ndinguélère.»
En ces mots, Aliou Faye s’offusque de la présentation des faits intervenus hier. Selon lui, des habitants de Djilakh ont eu à en découdre à ceux de Ndinguélère. Au bout du compte, des humeurs et états d’âme continuent à chaufferles esprits. Les paysans de Djilakh se désolent du comportement de l’Etat ayant permis aux habitants de Ndinguélère de travaillerles terres faisant l’objet d’un contentieux, en lésant ceux de Djilakh. Ils ont déclaré, par la voix de leur porte-parole, vouloir en finir et au prix de leur vie. Une mise en garde a été servie à Babacar Ngom Sedima de ne plus s’aventurer à céder un mètrecarré de terre aux cultivateurs de Ndinguélère, car la fin de la récréation est sifflée. Selon eux, à la suite de trois audiences publiques, ils ont cautionné le projet. C’est pourquoi ils se désolent des accusations de voleurs de terre et du comportement de Ndinguélère. La radicalisation des habitants de Djilakh est sans lendemain. Ils demandent au président de la République d’ordonner la remise des terres à la population de Djilakh.
En cette période, où l’emploi des jeunes reste un casse-tête, ils font plus d’un millier de personnes à trouver un emploi et se désolent de voir pas plus de deux cents personnes demanderl’arrêt du projet de Babacar Ngom Sédima. Pour Aliou Faye, la bataille de l’opinion a été gagnée l’année dernière et ce ne sera plus le cas suite à la confiscation de leur terre. Ils s’en remettent à un arbitrage de l’Etat et demandent le concours des services techniques compétents pour une délimitation correcte entre Ndinguélère (Commune de Ndiaganiao) et Djilakh (Commune de Sindia). Ils consolident leur position pourla continuation du projet et la non acceptation de la révocation du titre foncier. A l’en croire, le promoteur Babacar Ngom a respecté ses engagements. La terre appartient à l’Etat qui a donné un titre foncier à Babacar Ngom.
Les jeunes de Djilakh rappellent l’existence de deux villages, Camass et Ngoyé, entre eux et Ndinguélère. Sur la délimitation entre Djilakh et Ndinguélère, son propos est clair. Les choses sont faites depuis longtemps car du temps de la communauté rurale, le président du Conseil rural de Ndiaganiao, Yalnack Sène, l’adjoint du président du Conseil rural de Ndiaganiao avaient fait la délimitation. Ainsi, ils comptent ne plus revenir sur cela et vont protéger le promoteur et son projet.
NDINGLER Le Préfet désamorce la crise… provisoirement
L’Etat a décidé d’intervenir pour éviter de nouveaux drames à Ndingler. Il a été en effet prononcé la suspension temporaire des travaux d’exploitation agricole de l’assiette foncière d’une superficie d’environ quatre-vingt(80) hectares, objet du différend opposantla Sénégalaise de Distribution de Matériel avicole S.A (SEDIMA S.A) et les habitants du village de Ndingler. Les motifs sont des risques réels de troubles à l’ordre public liés à des menaces d’affrontements entre habitants de Ndingler et travailleurs de SEDIMA S.A.
SAMBA NIÉBÉ BA