LE GRAND MAODO, CE GRAND COMMIS DE L’ETAT…

par Dakar Matin

Le 17 décembre 1962 se brisait une vieille amitié entre le Président Senghor et le Président du Conseil d’alors, Mamadou Dia. Une dualité s’installa au sommet de l’État entre les deux têtes de l’exécutif Sénégalais, un divorce idéologique et une divergence d’approche sembleraient  être la cause des fameux événements de décembre 1962.

Il s’en suivra une motion de censure qui fera tomber le gouvernement du président Mamadou Dia et ce dernier sera déporté puis emprisonné à Kédougou avec ses co-accusés (Valdiodio Ndiaye, Alioune Tall, Joseph Mbaye, Ibrahima Sarr, Boubacar Obèye Diop) du fameux « coup d’État ». Ils resteront derrières les barreaux pendant 12 ans (1962-1974). Ils en sortiront en 1974 à la faveur du multipartisme contrôlé avec quatre courants de pensée idéologique: le Socialisme (Léopold Sédar Senghor), le Libéralisme (Abdoulaye Wade), le  Communisme (Majmouth Diop) et le Nationalisme (Cheikh Anta Diop).

Depuis lors, le Sénégal se tourna résolument vers le régime présidentiel avec la restauration du poste du premier ministre le 26 février 1970 avec à sa tête le Président Abdou Diouf (1970-1980). Le grand Maodo demanda en vain la réouverture de son procès. Mais sa demande ne trouvera pas un écho favorable auprès des autorités judiciaires.

Ce grand commis de l’État s’éclipsa le 25 janvier 2010 à l’âge de 99 ans. Le Building Administratif, où il a longtemps servi de 1958 à 1962 avec déférence, porte désormais son nom, en guise d’hommage et de reconnaissance à l’endroit de ce grand Serviteur  de la République.

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