Le Parti socialiste (Ps) entame son chemin de …croix qui risque de le mener au purgatoire. Ou alors vers le déclin ! Pour preuve, le PS n’a péché qu’un seul et un unique député après une catastrophique descente dans les abysses marins de la contre-performance lors des législatives 2024. Il s’agit de Mme Rokhaya Camara, sauvée par une deuxième place sur la liste nationale de Jamm ak Njariñ. Désormais, les Verts de Colobane savent qu’il faut se réinventer électoralement ou mourir politiquement. Après un premier « ndeup » en septembre dernier pour tirer le bilan de la présidentielle de mars 2024, voilà qu’une autre séance de « ndeup » est convoquée, ce mardi 10 décembre 2024, par la Commission chargée des élections sous la direction de Serigne Mbaye Thiam. Des débats houleux et des empoignades de déception ne seront pas à écarter entre cadres socialistes.
Chez les parents Lébou, le « ndeup » traverse le temps et surtout se fige dans l’esprit du corps malade pour exorciser le démon qui habite l’âme. Le Parti socialiste (PS) va emprunter la catharsis lébou pour se libérer des démons qui l’assaillent. Des démons qui sonnent comme le chemin de croix du purgatoire conduisant immédiatement à l’implosion d’une formation historique au crépuscule de sa vie. Le séminaire du 31 aout au 1er septembre dernier pour évaluer la Présidentielle de mars 2024 remportée largement par le Pastef et son candidat Bassirou Diomaye Faye fut un moment de « ndeup » houleux avec de jeunes socialistes qui en voulaient à la veille garde d’octogénaires incarnés par Aminata Mbengue Ndiaye, Serigne Mbaye Thiam et autres. En effet, le soutien apporté par le PS à Jamm ak Njariñ lors de la présidentielle 2024 fut totalement décrié par les jeunes socialistes qui scandaient voire sifflaient à chaque fois que le nom de l’ancien Premier ministre Amadou Ba était prononcé du genre : « assez, assez..doynaa… sournaniou…assez…doynaa ».
Un sentiment de désapprobation que les jeunes et les moins jeunes se partageaient comme un unique slogan face aux octogénaires. Morceaux choisis : « abal lene ngou, et bayil léne sounou parti… » , « Allez-vous en ! Dégagez et laissez nous avec notre parti… ». Seulement, les jeunes socialistes ne seront pas écoutés puisque le temps ne permettait guère de prendre en compte leur mise en garde. Et dans une imminente course à la Présidentielle où les dés des alliances étaient presque jetés. Toujours est-il que les cadres « poivre sel » du PS étaient dans perspective des législatives de novembre. Contre toute attente, le Ps n’a fait autre que de s’aligner encore aux côtés d’un Amadou Ba et de se faire remorquer, tel un wagon vide, par une faible locomotive baptisée Jamm ak Njariñ lors de la présidentielle 2024.
Serigne Mbaye Thiam, le maitre de séance
Ce mardi 10 décembre 2024, un autre « ndeup » sur les législatives et la perspective politique se fera autour du secrétaire national chargé des élections Serigne Mbaye Thiam. Entre 30 à 40 socialistes, membres ou acteurs directs agissant sur le processus électoral des Verts, parleront des législatives de novembre et débattront sur le sombre avenir de la formation de Senghor. L’heure sera aussi de tirer les conséquences d’un soutien catastrophique à l’endroit du candidat de la Nouvelle Responsabilité. Un renfort socialiste qui n’a pas donné er clairement les résultats escomptés. D’où l’élection d’un seul et unique député « vert » nommé Mme Rokhaya Camara. Et l’honorable députée va sans douter remercier le « ciel » de la parité puisqu’elle était deuxième sur la liste nationale de Jamm ak Njariñ. Un état de fait qui laisse constater que PS a subi une véritable bérézina historique ! Autrement dit, une catastrophe politique. Et le pire, c’est qu’au sein des Verts, des voix s’étaient élevées pour dénoncer la place qui leur a été réservée lors des investitures par Amadou Ba et même, ils furent écartés du processus électoral. La réunion statuaire de la Commission électorale de ce mardi est partie pour être un événement de taille. « Les positions du parti divergent sur les responsabilités de l’échec des législatives.
Depuis l’élection présidentielle de mars, au sein du parti, nous avons de fortes divergences d’opinion sur notre feuille de route. Une forte frange dans nos rangs renvoie la question sur la responsabilité interne du Parti sur nos résultats électoraux lors des locales et législatives de 2022, mais aussi sur la Présidentielle et les législatives de novembre 2024. Cette frange du Parti met tout cela sur le dos de l’actuelle secrétaire générale qui doit débarrasser le plancher le plus rapidement. Elle doit être accompagnée par la vieille garde du parti » explique une source membre de la Commission électorale. «Une autre frange importante du parti estime que les résultats subis par le PS reflètent tout simplement la question de la gouvernance démocratique du pays depuis 2012 et surtout après la présidentielle de 2019, mais aussi sur les tergiversations de la question du 3ème mandat. Le PS, qui était en alliance dans BBY, a subi les contrecoups de ces choix politiques. Or ces défaites depuis 2022 sont une défaite commune à l’AFP, à l’APR, au PIT, à l’URD, bref à toute la composante politique de BBY. Vous ne pouvez pas prendre uniquement le PS pour qu’il endosse la responsabilité. Mais ils en profitent pour régler leurs problèmes. La transformation structurelle de notre parti est incontournable afin de capter et être demain une alternative crédible à ce régime populiste » conclut notre source.
Une chose est sure, il faut s’attendre ce mardi à la « Maison du Parti » à des débats houleux et des empoignades de déception entre cadres socialistes.