Aussitôt reconduit à la tête du gouvernement par le Président de la République Bassirou Diomaye Faye, le Premier ministre Ousmane Sonko a insisté sur sa volonté d’accélérer le processus judicaire de la reddition des comptes. Une traque aux voleurs d’Etat au motif qu’elle correspondait à une demande sociale qui ne pouvait être occultée. « Le Témoin » a appris, hier, que le Premier ministre a donné des instructions fermes pour que tous les dossiers de l’Ofnac, Ige, Armp et Cour des Comptes « coudés » par Macky Sall soient dépoussiérés pour une remise en état d’instruction. S’ajoutent à ces dossiers, les nouveaux audits et rapports sous Diomaye.
Reconduit au poste de Premier ministre, Ousmane Sonko a fait une brève déclaration dans le hall du Palais de la République. D’abord, il a remercié le Président de la République Bassirou Diomaye Faye de lui avoir renouvelé sa confiance. Ensuite, le Chef du gouvernement a évoqué cinq priorités majeures qu’il entend fixer à son gouvernement légèrement remanié. Il s’agit de la lutte contre la cherté de la vie, l’amélioration des systèmes de sante, l’éducation, la mise en œuvre d’une politique de jeunesse ouvrant l’avenir à chacun et à tous et la reddition des comptes. Justement, ici, il est question de la traque aux délinquants financiers qui correspondait à une demande sociale pressante du peuple sénégalais que le Premier ministre Ousmane Sonko ne pouvait occulter.
Aujourd’hui plus que jamais, la reddition des comptes est impérative. Et les citoyens se font de plus en plus exigeants eu égard à la destruction du patrimoine économique et aux ravages financiers qui ont engendré une profonde crise insoutenable marquant le début du régne du président Bassirou Diomaye Faye. D’où la volonté du chef du gouvernement d’accélèrer le processus judiciaire de la reddition des comptes. Dans ce cadre, il a joint le geste à la parole en donnant des instructions fermes pour dépoussiérer tous les dossiers et rapports que le président Macky Sall avait mis sous le coude. Il s’agit des centaines de dossiers et rapports de l’Ofnac, Ige, Armp et Cour des Comptes. S’ajoutant à cela aux nouveaux audits demandés sous Bassirou Diomaye Faye. D’ailleurs face à la presse il y a quelques mois, le premier ministre Ousmane Sonko avait révélé que sous le couvert du « Secret défense », plus de 2500 milliards cfa ont été détournés sous forme de dépenses qui n’existaient que dans l’imagination des anciens dignitaires « Ils se cachaient derrière le code des marchés, soit par des ententes directes, soit par le Secret défense pour détourner l’argent. Ainsi plus 2500 milliards cfa ont été dépensés sous le sceau du secret défense, ouvrant la porte à de potentiels enrichissements sans c ause. Alors que la dette publique était annoncée à 13 mille milliards cfa au lendemain de la prise du pouvoir par le président Bassirou Diomaye Faye, Ousmane Sonko la situe aujourd’hui à 15 mille milliards cfa, soit 83 % du PIB » a-t-il révélé tout en qualifiant la gestion de Macky Sall « d’une gravité extrême »
« Le Témoin » a appris que la plupart des affaires relatives à des crimes financiers ne sont pas encore frappées de prescription. Autrement dit, le délai prévu par la loi passé interdit toute saisine de la justice.
Tout est fin prêt !
Cette fois-ci, tout semble être prêt pour que la reddition des comptes soit enfin une réalité. Ce qui permet de penser que les audits de l’Inspection générale d’Etat (Ige) et des autres corps de contrôle de l’Etat sont terminés.
Rappelons-le, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, avait ordonné la publication des rapports de la Cour des comptes et de l’Ofnac pour les années 2019 à 2023. En parallèle, il avait déployé les Inspecteurs généraux d’État (Ige) dans plus de 70 directions, agences et fonds publics pour réaliser des audits. Ces missions avaient pour but de détecter d’éventuelles erreurs, fraudes, vols, irrégularités, surfacturations, détournements de fonds publics, ainsi que d’identifier les responsables et complices de ces possibles « carnages » financiers afin de les traduire devant la justice.
Dans le lot des structures auditées, la Société nationale d’exploitation du Train express régional (Senter), le Fonds de soutien à l’Energie (Fse), la Commission d’attribution des licences de pêche, les Fonds pour la pêche artisanale, Air Sénégal, l’Aide à la Presse nationale, le Fonds d’appui à l’édition (Fae), l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (Apix), l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd), Handling (2as), le Fonds d’entretien routier autonome (Fera), La Poste, la Société africaine de raffinage (Sar), ainsi que les budgets Coupe du Monde (Qatar 2022), Coupe d’Afrique des Nations(Can 2024), Loterie nationale sénégalaise (Lonase), Caisse des dépôts et consignations (Cdc), Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Arpt), Office des lacs et cours d’eau (Okac), Conseil exécutif des transports urbains durables(Cetud), Agence autonome des travaux et gestion des routes (Ageroute), Autoroute Ila Touba, et le Building administratif de Dakar, entre autres.