L’ASSEMBLEE NATIONALE ENCLENCHE LA PROCEDURE

par pierre Dieme

L’Assemblée nationale a ouvert hier, jeudi 29 août 24, sa deuxième Session extraordinaire de l’année 2024. Les députés vont par la suite fixer les dates de l’examen du projet de loi portant modification de la Constitution proposé par le Président de la République Bassirou Diomaye Faye en commission technique et en plénière qui ne devront pas dépasser quinze jours. Ce projet de loi devra permettre de supprimer du Haut conseil des collectivités territoriales et le Conseil économique, social et environnemental.

Le processus d’examen du projet de loi visant à dissoudre le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) et le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a été lancé hier, jeudi 29 août, à travers l’ouverture de la deuxième session extraordinaire de l’année 2024 de l’Assemblée nationale. La conférence des présidents va par la suite fixer les dates pour les débats en commission technique et en plénière qui ne devraient pas dépasser quinze jours.

En attendant, le député Cheikh Abdou Mbacké Bara Doli approuve la suppression des deux institutions. « Le jour du vote, tout le monde doit savoir si c’est Benno Bokk Yakaar qui veut bloquer les choses pour qu’on ne puisse pas supprimer les institutions. Ça, c’est trahir le peuple sénégalais. On doit supprimer les institutions et injecter cet argent dans les priorités de la population. Ensuite, on procédera à la dissolution de l’Assemblée nationale pour aller à des élections anticipées pour que le régime actuel puisse gouverner sans problème », a-t-il dit. Selon lui, le Président de la République devrait saisir en procédure d’urgence l’Assemblée nationale. Tel n’est pas le cas mais à l’en croire le député, ses collègues devraient le faire.

Quant au député de Taxawu Sénégal, Babacar Abba Mbaye, il a exprimé ses inquiétudes face à la dissolution du HCCT et du CESE. « Ce qui se passe aujourd’hui, montre que le Sénégal n’est pas encore une grande démocratie. Tu nous envoies un texte en nous demandant de nettoyer, d’enlever des institutions mais on ne sait pas si ce que tu proposes est meilleur que ce qu’on avait. On ne peut pas à chaque régime avoir ses institutions. Ça nous enferme encore dans la politique politicienne. On ne cherche pas des institutions du projet, on cherche des institutions pour le Sénégal », dira-t-il. Pour sa part, le président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi, Amadou Ba, estime que la suppression du HCCT et du CESE est une « promesse du Président de la République ». «C’est le programme qu’il a présenté aux Sénégalais. Donc, il ne devrait y avoir rien d’exceptionnel à ce qu’aujourd’hui le Président de la République demande la suppression de ces institutions parce que c’était dans le programme », a-t-il déclaré. Non sans ajouter : « Il n’y a pas d’autre volonté. On n’a pas vu dans le projet de révision constitutionnelle une volonté de création d’une nouvelle institution qui les remplace. A ce moment, il n’y en a pas. Je ne sais pas d’où viennent ces spéculations ? »

C’est donc dans les jours à venir qu’on saura si les députés vont approuver la suppression du HCCT et du CESE qui devra consister à « rationnaliser les dépenses publiques », selon les nouvelles autorités.

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