Acculée et poussée jusque dans ses derniers retranchements, la presse privée a décidé de se faire davantage entendre. En conférence, ce vendredi, le patronat a annoncé, dès la semaine prochaine, un plan d’actions pour faire comprendre à l’opinion nationale et internationale «la volonté du nouveau régime d’exterminer la presse privée au Sénégal».
Face à la presse, ce vendredi, après une réunion privée tenue plus tôt, le patronat de la presse sénégalaise est revenu sur «les actes hostiles» posés par le nouveau régime et qui ont pour nom l’infirmation de l’effacement fiscal obtenu de l’ancien régime, les poursuites contre les entreprises de presse dont certaines ont vu leurs comptes bloqués, d’autres font l’objet de procédures de saisie. Le Dg d’Africom, éditeur des quotidien Stades et Sunu Lamb qui ne paraissent plus, ajoute qu’en violation de la loi, «l’Etat a résilié tous les contrats publicitaires et conventions signés avec les médias sénégalais». Mamadou Ibra Kane a cité le cas de Excaf Télécom qui a réalisé la plateforme de la Tnt au Sénégal à travers une convention à l’horizon 2033.
«Une situation qui prouve à suffisance que le nouveau régime n’a pas la volonté de négocier avec le secteur de la presse par rapport à la crise que nous traversons actuellement parce que nous avons introduit deux demandes d’audience auprès du président de la République. Il ne nous a pas répondu et, au contraire, dans une autre déclaration, il a dit qu’il attendait les propositions de la presse. C’est dans ce sens que nous avons fait une lettre ouverte depuis le 7 juillet mais on a toujours observé le même mutisme de la part des nouvelles autorités», a déploré M. Kane.
C’est fort de ce constat que les patrons de la presse privée ont élaboré une stratégie contre «les abus de la part des autorités». Excepté le 15 août, jour de l’Assomption, des actions communes seront menées dans tous les médias sénégalais tout au long de la semaine, a-t-il annoncé.