Cheikh Dieng est démis depuis mercredi dernier, en Conseil des ministres, de son poste de Directeur de l’Office Nationale de l’Assainissement du Sénégal (ONAS). Le même jour, il avait adressé une lettre au ministre de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dieye pour répondre à une interpellation sur des marchés qu’il aurait conclus.
Dans ladite lettre s’adressant à sa tutelle, il se lave à grande eau sur des soupçons de facturation et de favoritisme.
«Dans votre lettre, vous dites que les précédentes opérations de curage du bassin de la Zone de captage ont été facturées à 83 millions francs CFA par l’entreprise VICAS pour un marché de clientèle (2021, 2022 et 2023). Cela signifie un coût de 66 400 francs par camion de 20 m3 de curage évacué à Mbeubeuss : presqu’un dixième du coût de revient réel ! Cela est impossible. six engins lourds dont quatre de type moyen, à raison de 450 000 francs CFA (y compris le gasoil) pour 8 heures de travail par engin, et deux de type long bras à raison de 700 000 francs CFA (y compris le gasoil) par engin», écrit-il sur la missive. Et de préciser que le marché des engins dont il fait allusion a bien respecté les termes du contrat. Il ne peut y avoir de surfacturation.
«Ces engins doivent être mobilisés pendant 30 jours pour les petits et 15 jours pour les grands. Ce qui équivaut, au total, durant toute la période de curage, à 130 millions de francs CFA environ. Ainsi, le coût de la location des camions et la mobilisation des engins, donnerait un montant total de 315 millions, compte non tenu de la main d’œuvre déployée. Cette somme est conforme à l’offre financière de 300 millions HTVA [Hors Taxe sur la valeur ajoutée] de l’entreprise [adjudicataire]», ajoute-t-il.
L’ancien DG d’accuser le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement «de suspendre la procédure de passation des marchés relatifs aux travaux et de faire une entente directe avec des entreprises de votre choix ». «Je ne puis prendre l’initiative d’une telle procédure totalement illégale et visant à renforcer des positions d’hégémonie. Conforter les positions hégémoniques d’un petit groupe d’entreprises qui se disent ‘major’ tout en fermant le secteur aux autres Sénégalais perpétue un système de gestion opaque du secteur. Ces positions sont souvent acquises et conservées à travers des pratiques bien connues aux antipodes du Jubanti qui engage le gouvernement et toutes les autorités publiques», conclut-il.