La cour d’appel de la chambre criminelle de Ziguinchor a mis en délibéré au jeudi 29 août, l’affaire de la tuerie de Boffa Bayotte, dans la région de Ziguinchor (sud), a constaté l’APS.
Elle a rendu cette décision au deuxième jour du procès en appel de cette affaire, qui a démarré mardi à la cour d’appel de Ziguinchor.
Mercredi, le face-à-face des accusés avec le juge a duré 10 tours d’horloge.
Le journaliste René Bassène, et Oumar Ampoï Bodian, présenté comme un membre du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), avaient été condamnés, le 13 juin 2022, à la réclusion criminelle à perpétuité dans l’affaire de la tuerie de Boffa Bayotte.
Le Tribunal de grande instance de Ziguinchor avait également condamné à cette même peine le chef de guerre César Atoute Badiate, dans le cadre de cette même affaire qui remonte au 6 janvier 2018.
A l’exception de M. Badiate, jugé par contumace et sous le coup d’un mandat d’arrêt, tous les autres condamnés sont en détention.
Deux autres accusés avaient écopé d’une peine de six mois de prison avec sursis pour détention d’armes sans autorisation. Les dix autres mis en cause avaient été acquittés.
Les accusés étaient poursuivis pour 14 chefs d’inculpation, dont association de malfaiteurs, participation à un mouvement insurrectionnel et complicité d’assassinat.
Le 6 janvier 2018, 14 coupeurs de bois avaient été tués dans la forêt de Boffa Bayotte, au sud de Ziguinchor, non loin de la frontière avec la Guinée Bissau.
René Caprin Bassène et Omar Ampoi Bodian, condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité dans l’affaire de la tuerie de Boffa Bayotte, ont nié toute implication lors du procès en appel ouvert mercredi.
Après les plaidoiries de ce jeudi, le ministère public a requis l’acquittement de René Capain Bassène et Omar Ampoi Bodian pour les charges de participation à un mouvement insurrectionnel et de sortie irrégulière de correspondance.
En revanche, il a requis le maintien des autres charges pesant contre eux, dont l’association de malfaiteurs et la complicité d’assassin, tout en demandant de reconduire la peine prononcée à leur encontre en première instance.
Les avocats de la défense dont Me Maubert Diatta, Me Gabi Sow, Me Kaoussou Kaba Bodian et Me Ciré cledor Ly, se sont efforcés de démontrer l’innocence de leurs clients.
“J’ai déjà une très grande satisfaction dans la mesure où l’accusation m’a rejoint sur deux points fondamentaux en reconnaissant que les éléments du début n’étaient pas établis sur les quatre. Il s’agit de la sortie irrégulière de correspondances, de la participation à un mouvement insurrectionnel “, a relevé Me Cledor Ly.
Il juge que “c’est un beau procès où le droit a été dit de part et d’autre, aussi bien au niveau de l’accusation qu’au niveau du collectif de défense”.
“Par rapport à la complicité d’assassinat et l’association de malfaiteurs, le ministère public a maintenu sa position”, a-t-il déploré.
“On verra ce que dira les juges sur ces deux points. Du point de vue du droit, les juges retiendront les arguments de la défense et on pourrait aller vers un acquittement sur les quatre points”, espère-t-il.
Il a indiqué que “l’accusation a fini par reconnaître que ce procès n’est pas le procès du MFDC’’. ‘’Nous avons l’espoir et nous souhaitons que ces innocents puissent enfin retrouver leurs familles”, a prié l’avocat de la défense.
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