Le Secret Service a « échoué » à protéger Trump, admet sa directrice devant le Congrès

par pierre Dieme
La directrice du Secret Service a reconnu lundi lors d’une audition au Congrès que ses services avaient « échoué » dans leur mission de protéger Donald Trump, visé le 13 juillet en Pennsylvanie par une tentative d’assassinat, tout en rejetant les appels à sa démission.
 
« La mission solennelle du Secret Service est de protéger les dirigeants de notre nation (…). Le 13 juillet, nous avons échoué », a dit Kimberly Cheatle devant la commission de supervision de la Chambre des représentants.
 
« En tant que directrice, j’assume la pleine responsabilité de toute faille de sécurité », a-t-elle ajouté, qualifiant les événements visant l’ex-président américain et actuel candidat républicain à la présidentielle de novembre de « plus important échec opérationnel du Secret Service depuis des décennies ».
 
Donald Trump, 78 ans, a été blessé à l’oreille lors des tirs. Les photos de lui avec du sang coulant sur le visage, le poing levé, ont fait le tour du monde. Un spectateur a été tué et deux autres grièvement blessés.
 
Depuis le 13 juillet, le service chargé de la protection des hautes personnalités américaines fait face à des critiques sur d’éventuels manquements et défaillances humaines. Et des appels à la démission de Mme Cheatle, nommée en 2022 par le président Joe Biden, sont venus des deux côtés de l’échiquier politique.
 
Cette dernière a écarté cette idée, assurant: « Je pense que suis la meilleure personne pour diriger le Secret Service à l’heure actuelle ».
 
Elle a aussi refusé de répondre à de nombreuses questions précises des parlementaires au sujet de l’attaque, arguant que plusieurs enquêtes étaient en cours.
 
« Je ne peux parler que de façon générale », a-t-elle dit, à la grande frustration des membres républicains comme démocrates de la commission.
 
– « Incompétence » –
 
Les investigations doivent notamment permettre de déterminer comment un tireur a pu se retrouver sur le toit d’un immeuble avec un fusil semi-automatique, à moins de 150 mètres de l’estrade où Donald Trump s’exprimait lors d’un meeting à Butler, en Pennsylvanie, dans le nord-est du pays.
 
Mme Cheatle a précisé lundi que son service avait été alerté de « deux à cinq reprises » de la présence au meeting d’un « individu suspect », qui n’avait pas été considéré dans l’immédiat comme une « menace ».
 
Des équipes ont été envoyées pour l’identifier et lui parler mais n’ont pu le localiser avant qu’il n’ouvre le feu, a-t-elle aussi dit.
 
Le tireur, Thomas Matthew Crooks, 20 ans, a été abattu par le Secret Service 26 secondes après le premier des huit tirs qu’il a effectués.
 
Des médias américains ont rapporté ce week-end que ce service -qui s’occupe entre autres de la sécurité du président, de la vice-présidente, des anciens présidents et leurs familles, ainsi que des principaux candidats aux élections et des chefs d’Etat étrangers en déplacement aux Etats-Unis- avait rejeté des demandes de renforcement de la sécurité de Donald Trump par le passé.
 
En entamant l’audition, le président de la commission, le républicain James Comer, a assuré que ce « drame était évitable », se disant convaincu que Kimberly Cheatle « devait démissionner ».
 
Le Secret Service, malgré ses « milliers d’employés » et son « budget important », est devenu synonyme d' »incompétence », a-t-il ajouté.
 
Un ancien médecin de Trump à la Maison Blanche a expliqué ce week-end que l’ex-président avait une plaie de deux centimètres dans le haut de l’oreille droite qui commençait à guérir.
 
« La balle est passée à moins d’un centimètre de pénétrer dans sa tête », selon Ronny Jackson, désormais parlementaire ultraconservateur du Texas, qui a assuré qu’il s’occupait de soigner le candidat républicain.

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