Faut-il continuer à se couvrir les yeux et refuser de voir le visage immonde de nos villes devenues de grosses bourgades rurales ? Elles ne charment pas et n’attirent plus. La capitale, balafrée, est devenue une véritable catastrophe environnementale et architecturale et ne parle plus aux visiteurs. Elle partage cette figure repoussante et disgracieuse avec presque toutes les villes de l’intérieur du pays où des badauds ont pris de plein droit des artères, masquant les trésors cachés de ces villes.
Du Dakar d’antan, il ne restera bientôt rien du tout avec le scandale de bâtiments classés presque vandalisés par un Etat voyou qui a tout bazardé alors que son rôle était de les protéger contre des courtiers qui se sont indument enrichis par leur proximité avec lui. Vous voulez des noms ? Braquez-vos yeux sur ceux qui gesticulent après l’arrêt ordonné par les nouvelles autorités des travaux dans certaines zones dont le Littoral de Dakar. La capitale est devenue ainsi sans âme ni histoire. Son riche passé architectural a été détruit à coups de Bulldozers. Ajoutez à tout cela, l’occupation anarchique des principales artères par des gens qui se croient dans leurs droits et en territoire conquis et qui ont été, de tout temps,
protégés par des maires véreux et malhonnêtes, et des marabouts pour qui seul le gain compte. Mais aussi, en période électorale, par des politiciens soucieux de leur réélection. Des marchés ont été construits dans des lieux dédiés pour ceux qui veulent y gagner dignement leur vie mais, par un extraordinaire laisser- aller, tous ces lieux de commerce ont leurs excroissances souvent
jusqu’à des centaines de mètres des périmètres qui leur sont dévolus. Faisant ainsi fuir des riverains. Des citoyens ont ainsi préféré vendre leurs maisons et aller vivre ailleurs. Des cités sont transformées en marché. Castors est devenu un grand bordel voire un scandale écologique. Les habitants des Hlm 5 et 6 ont vu leur cadre de
vie complètement dégradé par la présence de gens qui occupent jusqu’aux devantures de leurs domiciles et tous les coins et recoins. Il nous faut reprendre possession de nos rues et plus principalement de Dakar- Plateau envahi par des gens qui ne devraient jamais y être sans la complicité de ceux qui voulaient les faire déguerpir hier. Il faut que force reste à la loi.
kàccoor bi – le temoin