Le ministère mauritanien de l’Intérieur et de la Décentralisation a annoncé le décès de trois personnes en marge de heurts survenus dans la nuit de lundi à mardi, à Kaédi, une localité du sud du pays, en proie à des violences nées de la réélection annoncée du président Mohamed Ould Chaikh El Ghazouani.
“Tard dans la nuit du lundi à mardi, la ville de Kaédi a été le théâtre d’actes violents de pillage et de vandalisme visant des citoyens pacifiques, des biens, des installations publiques et des forces de sécurité dans la ville les obligeant à les affronter et à arrêter certains groupes d’émeutiers en flagrant délit’’, relate le ministère mauritanien de l’Intérieur dans un communiqué rendu public mardi.
Il souligne qu’en raison de l’effet de surprise, de l’heure tardive et du nombre élevé de manifestants, et dans l’objectif de contrôler la situation, les unités de sécurité ont été forcées de détenir les émeutiers arrêtés dans les lieux de détention disponibles.
‘’Dans ces circonstances, trois manifestants sont malheureusement décédés, deux d’entre eux en présence de leurs codétenus et dans le lieu de détention, tandis que le troisième est décédé plus tard à l’hôpital’’, explique le ministère mauritanien de l’Intérieur, qui déplore deux blessés graves dans les rangs des forces de l’ordre.
Il promet qu’une enquête transparente et approfondie sera menée pour déterminer les causes et les circonstances des décès, tout en s’engageant à rendre publics les résultats dans les meilleurs délais.
La République islamique de Mauritanie est en proie à des violences depuis la proclamation par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) des résultats provisoires de l’élection présidentielle de samedi.
D’après les résultats provisoires proclamés lundi par la CENI, le chef de l’Etat sortant, candidat à sa propre succession, a été réélu dès le premier tour, devançant notamment son principal challenger, le militant anti-esclavagiste, Biram Dah Abeid, crédité de 22, 10 %.
La proclamation de ces résultats a notamment été suivie d’échauffourées entre les forces de l’ordre et des partisans du principal candidat de l’opposition, dans certains endroits de la capitale.
Lundi, le siège du directoire de campagne de M. Abeid a été encerclé par les forces de l’ordre qui ont procédé à nombreuses arrestations.
L’opposant a déclaré qu’il contestait les résultats proclamés par la CENI. Il a invité ses compatriotes à faire de même, de manière pacifique.