Terrains bloqués, mécontentements persistants: comment reloger les populations et démarrer les chantiers ?
L’acquisition des terres pour abriter le projet de l’État sur les logements sociaux est source de tensions entre les autorités et les populations habitant les sites ciblés. Pour résoudre ce problème qui a causé le retard de la réalisation du projet des 100 000 logements, le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires privilégie la concertation avec les populations.
Les litiges fonciers de Mbour 4 dans le département de Thiès et de Daga Kholpa dans le département de Mbour seront bientôt de mauvais souvenirs. Le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités Territoriales et de l’Aménagement des Territoires a promis qu’une solution sera trouvée avec les populations afin de réaliser le plus rapidement les logements sociaux. «J’ai été dernièrement dans les sites pour rassurer les populations. Le message est de leur dire que tout ce que nous ferons, nous le ferons d’une manière participative. Même les indemnisations ne seront pas forcément pécuniaires. Nous pouvons indemniser les gens en leur donnant un programme foncier et c’est une manière de sécuriser les populations. Je pense que si nous privilégions une approche d’ouverture, de transparence, les craintes que les uns et les autres ont peuvent être dissipées assez rapidement pour que nous puissions aller à l’essentiel», a soutenu Moussa Balla Fofana qui estime que ce projet des 100 000 logements est bénéfique. Grâce à ce projet, les populations auront de l’emploi. «Comprenons que ces projets que nous lançons, audelà de produire des logements, il s’agit de créer un établissement porteur de richesses. Si vous avez un pôle urbain où au moins 25% des parcelles sont viabilisées, ou vous lancez de grands projets de constructions, c’est là où nous voulons aller. Quand le bâtiment va, tout va. Quand une personne peut être propriétaire de son bien et qu’il sait qu’à la fin du mois, cela lui vaudra 30% de son revenu, et épargnera pour le reste, et qu’il peut dépenser dans d’autres choses, cela va l’arranger», a-t-il souligné.
Le ministre Moussa Balla Fofana en appelle au patriotisme des Sénégalais pour trouver une solution dans les plus brefs délais. «Pour moi, ce programme est une dynamique qui peut lancer la consommation et même l’emploi dans ce pays et amener du savoir-faire et utiliser de nouveaux matériaux. C’est hautement économique en plus d’avoir une approche sociale. Si tous les Sénégalais comprennent que ce que nous faisons a un intérêt général, je pense que les esprits vont se calmer. Dès lors, nous pourrons discuter, trouver des accords et avancer parce que c’est le Sénégal pour tous et ce que nous faisons, nous le faisons pour tout le monde», fait savoir le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités Territoriales et de l’Aménagement des Territoires A l’en croire, les nouvelles autorités sont d’avis qu’il faut mobiliser les fonds nécessaires pour réaliser ce projet, surtout que le besoin en logements a connu une hausse fulgurante. «C’est aussi la main d’œuvre et la qualité de la production, bref l’aspect technique. En 2018, on nous disait qu’il nous manquait 300 000 logements et si on fait des extrapolations, on peut aller à un besoin de 700 000 logements. On peut produire des logements à un rythme soutenu et une demande d’une main d’œuvre qualifiée», conclut-il. Aujourd’hui, il y a un foncier à mobiliser, de l’aménagement à faire et des fonds à mobiliser dans le secteur privé comme public et enfin, un capital humain et une main d’œuvre qualifiée pour avoir des infrastructures de qualité afin de réaliser le projet.
André BAKHOUM