Le Sénégal devrait-il saisir le contexte des assises de la Justice pour procéder à la réactualisation du cadre réglementaire concernant le statut de ses anciens chefs d’État et le traitement qui leur sont gracieusement accordés par le contribuable ?
La décision de l’ancien président de la République, Macky Sall de se mettre au service du président français, comme l’envoyé spécial du 4P (Pacte de Paris pour les peuples et la Planète), semble rompre avec la tradition. En effet, pour avoir présidé pendant douze ans le Conseil national de sécurité au Palais de la République, cette décision de l’ancien chef d’État suscite des interrogations.
Le Sénégal devrait-il saisir le contexte des assises de la Justice convoquées par le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye pour procéder à la réactualisation du cadre réglementaire concernant le statut de ses anciens chefs d’État et le traitement qui leur sont gracieusement accordés parle contribuable ? Cette question mérite bien d’être posée au regard du cas d’école que représente la décision de l’ancien président Macky Sall qui a décidé de rompre avec la tradition de ses prédécesseurs en se mettant au service d’une puissance étrangère comme la France avec tout ce que cela implique comme risque pour notre pays du fait des informations stratégiques sur le Sénégal qu’il a collectionnées durant ses douze années de magistère. En effet, dans un article publié le 23 avril dernier, le site d’information « Africa Intelligence » a révélé que le « chef de l’État français a très discrètement reçu à l’Élysée l’ancien président sénégalais, le 21 avril dernier ».
Lors de cette rencontre tenue moins de deux 20 jours après la passation de pouvoir du président Macky Sall avec son successeur, Bassirou Diomaye Diakhar Faye intervenu le 2 avril, nos confrères assurent que le président Macron et son nouveau employé qu’il a recruté comme l’envoyé spécial du 4P (Pacte de Paris pour les peuples et la P lanète) ont abordé plusieurs questions durant leur tête-à-tête. Allant plus loin dans ses révélations, « Africa Intelligence » a renseigné que les deux hommes sont revenus sur l’élection de Bassirou Diomaye Faye de même que la défaite du candidat de la majorité présidentielle de l’Alliance pour la République (APR), Amadou Ba, et les relations tendues avec ce dernier. Loin de s’en tenir-là, nos confrères d’« Africa Intelligence » soulignent également que les deux hommes ont aussi abordé la situation régionale et l’émergence de juntes ouvertement hostiles à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Pour rappel, en 2013, c’est Macky Sall lui-même qui avait signé le décret attribuant à tout ancien chef de l’État « un traitement mensuel de 5 millions francs CFA, en plus de l’octroi d’une assurance maladie étendue au conjoint, de deux véhicules de fonction, d’un téléphone fixe, d’un logement et du mobilier d’ameublement » gracieusement au frais du contribuable sénégalais. Et en cas de renoncement au logement affecté pour des raisons d’un établissement hors du territoire national comme c’est actuellement le cas pour lui et le président Abdou Diouf, ils percevront chacun une indemnité compensatrice d’un montant mensuel net de 4 millions 500 mille francs CFA. Tous ces avantages cumulés représentent plusieurs millions de FCFA par an sans compter les salaires et avantages des personnels mis à leur disposition tous rémunérés dans les mêmes conditions que les personnels affectés dans les postes diplomatiques et consulaires du Sénégal. Il s’agit entre autres des gendarmes pour assurer la protection du logement, deux agents de sécurité pour assurer la protection de sa personne, un agent du protocole, deux assistantes, un standardiste, un cuisinier, une lingère, un jardinier et deux chauffeurs.
Nando Cabral GOMIS