Mauvaise correction des copies des examens : Moustapha Guirassy reprécise ses propos

par pierre Dieme

Le ministre de l’Education nationale a apporté des précisions suite à la polémique née de ses propos sur le sujet des corrections des copies d’examens. Moustapha Guirassy, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a souligné qu’il ne s’agissait pas « d’une stigmatisation », mais plutôt « une plaidoirie » en faveur des enseignants qui corrigent des copies d’élèves en temps record.

« L’allusion faite aux enseignants qui corrigent des copies d’élèves en temps record est loin d’être une stigmatisation du comportement de ces enseignants. Je ne faisais que partager par empathie un message d’un enseignant relatant un épisode de sa vie de correcteur qu’il avait par la suite beaucoup regretté », a précisé M. Guirassy.

Et, a-t-il ajouté, « par honnêteté intellectuelle, et pour son respect pour l’élève et l’école, il avait jugé opportun de partager ce message avec le ministre de l’Education que je suis ».

Le ministre de rappeler qu’il déplorait dans son message « la charge excessive de correction de copies dans des délais extrêmement courts. Sous une aussi forte pression de temps, il ne pouvait dès lors garantir la rigueur, l’équité, la justice et l’impartialité dans l’exécution de la tâche de correcteur. Il craignait fort d’avoir ainsi causé du tort à certains élèves indépendamment de sa volonté », a-t-il rapporté.

Moustapha Guissary a tenu à préciser qu’il n’a émis aucun doute sur la conscience élevée des enseignants dans l’exercice de leur métier. Mais, c’était juste « pour faire le plaidoyer de ces agents de l’ombre ».

« Pour ma part, je n’ai aucun doute sur la conscience élevée des enseignants dans l’exercice du métier dont les contraintes et les exigences sont connues et reconnues par tous. Pour être du secteur, j’ai plusieurs fois eu la preuve que les enseignants dans leur écrasante majorité remplissaient en toutes circonstances, leurs obligations professionnelles. Ces enseignants travaillent dans des conditions difficiles et s’acquittent, sans broncher, de leurs obligations professionnelles. C’est justement pour faire le plaidoyer de ces agents de l’ombre, que j’ai évoqué dans une haute instance telle que celle du Conseil interministériel présidée par le PM, cet exemple donné par un enseignant lui-même et relatant les conditions précaires dans lesquelles il se trouvait pour corriger un nombre de copies énorme en peu de temps. Cela signifie tout simplement pour le ministre que je suis, que le déficit criard d’enseignants pourrait expliquer cette situation », a-t-il plaidé.

Par conséquent, a avancé M. Guirassy,  » il ne s’agit pas d’une stigmatisation, mais plutôt d’une plaidoirie pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants ».

Le ministre constate pour le dénoncer qu' »une mauvaise interprétation a donc amené certains à considérer que les enseignants sont responsables de cet état de fait ».

Mais, a-t-il renseigné, « mon rôle est de corriger en améliorant leurs conditions de travail qui passe par l’augmentation du nombre d’enseignants et de correcteurs aux examens. La justice et l’équité passent aussi par cette amélioration des conditions de travail ».

A en croire le ministre, aucun sujet ne doit être tabou si l’on veut changer le système.
« Si nous voulons changer le système, aucun sujet ne doit être tabou. Discutons de tout dans un esprit positif et constructif pour progresser », a-t-il lancé.

Avant de conclure en lançant un appel aux enseignants :  « Chers enseignants, vous êtes au cœur de l’école et de sa transformation. Je suis avec vous. Nous sommes ensemble ».

Aminata Diouf

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