A suivre certaines émissions phares de nos télés qui naguère faisaient notre bonheur, on se rend compte que beaucoup de choses ont changé dans le domaine de la chronique.
Il suffit d’attendre le soir ou le crépuscule, pour avoir droit à un déluge de sorties malheureuses, qui font vite comprendre que le niveau de langue et la compétence ont sérieusement disparu dans ce pays, pour ne laisser place qu’à la médiocrité et l’esprit partisan rémunéré pour services rendus, comme le prouve ces attaques précipitées contre le nouveau gouvernement, dont certains membres ne disposent pas encore de bureaux à eux pour travailler sereinement.
Certaines chaînes de télé (ou certains journalistes moyens déguisés en chroniqueurs) commencent malheureusement à se distinguer dans ces critiques faciles, alors que naguère leur boite faisait de grands jaloux et damaient le pion aux autres. Mais ne l’oublions pas. Le but premier du chroniqueur (et non du tirailleur de presse), est d’attirer un maximum d’auditeurs et de les fidéliser, tout en ayant la responsabilité de gérer le déroulement de sa chronique.
Soumis aux contraintes du direct, il se doit donc d’être très réactif, et avoir le sens de la répartie avec une touche d’humour, si possible, et non une marque de fabrique d’une formation politique. Ainsi il sera capable de rebondir à chaque situation, aussi inattendue soit-elle, mais aussi de posséder une culture générale assez développée pour pouvoir s’adapter aux différents thèmes abordés.
Le chroniqueur doit avoir la capacité de s’approprier les sujets d’actualité du moment pour alimenter sa chronique, et ainsi se renouveler et rester attractif, pas pour se singulariser aux fins d’attirer l’attention de l’État ou payer des dettes politiques.
Quand il intervient dans une émission, il a souvent préparé ses textes à l’avance, généralement dans la journée ou la veille, et se rend sur le lieu de l’émission pour les lire. Il doit autant que cela peut se faire, éviter de montrer son appartenance politique ou défendre des intérêts commandités, personnels ou politiques, ce qu’on ne voit presque plus de nos jours, avec des hordes de hurluberlus, toujours prêts à répondre à l’appel du fric.
Sébé