Demande d’affectation à l’Ifan : Pr Ismaïla Madior Fall solde ses comptes avec les syndicalistes

par pierre Dieme

La communication du porte-parole du Recteur de l’UCAD le Pr Mbaye Thiam a été éclairante à ses yeux, mais Ismaila Madior Fall estime qu’il convient de faire les précisions suivantes. “Après avoir formé une cinquantaine de docteurs et des professeurs agrégés, présidé le concours d’agrégation de droit public du CAMES et accumulé une expérience gouvernementale décennale, j’ai considéré que, de retour à l’Université, je serai plus utile à la communauté universitaire en dirigeant des recherches sur divers sujets portant sur les politiques publiques et la gouvernance plutôt que de donner des enseignements sur les disciplines classiques que les professeurs que j’ai formés assurent de manière remarquable”, dira-t-il d’entrée dans son communiqué qui sonne comme une réponse à celui du SUDES, publié un jour plutôt. “Mes activités d’enseignement à la FSJP pourraient alors se limiter à ce qu’ils souhaitent que je complète par des conférences de méthode et des cours sur des aspects pratiques non abordés par les enseignements théoriques”, ajoutera-t-il, afin que nul n’en ignore.

D’ailleurs, selon lui, c’est dans ces circonstances qu’il a introduit “une demande auprès du Recteur dont seul un début d’instruction provoque des cris d’orfraie de syndicalistes à qui il faut rappeler l’histoire intellectuelle et la vocation pluridisciplinaire de l’IFAN, mais aussi la vocation hospitalière de celui-ci qui a fait sa réputation”.

Les syndicalistes du SUDES, poursuit le Pr agrégé, qui ont écrit ce communiqué fustigeant ma démarche, sont ou ignorants des règles qui régissent le statut des enseignants chercheurs ou de mauvaise foi. “Le Recteur ne peut pas et ne veut pas m’affecter proprio motu à l’IFAN. Il ne peut que soumettre ma demande aux instances délibérantes des deux institutions (IFAN et FSJP) pour avis avant de prendre une décision y relative”, précise-t-il. Avant d’annoncer : “La FAC donne un avis favorable, l’IFAN de même, des syndicalistes ne peuvent pas s’y opposer. En cas de divergence d’avis, je m’acquitte de ma charge de professeur titulaire de classe exceptionnelle d’une demi-journée par semaine. Et j’ai tout mon temps libre à moi”.

Toutefois, aux yeux de l’ex ministre des affaires étrangères, “c’est une profanation des traditions universitaires et de la décence de ruer dans les brancards et de crier sur la place publique un avis d’opposition qu’on peut sereinement donner dans les instances appropriées”, avant d’inviter ses collègues à prendre de la hauteur : “Respectons les usages et la liberté académiques. Les règlements de comptes personnels n’ont pas droit de cité à l’Université”.

 

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