Les pensionnaires et autres agents de la prison de Mbour ont eu droit hier vendredi, à une chaude journée marquée par des scènes de violences entre gardes pénitentiaires et détenus. Ces derniers qui ont catégoriquement refusé la fouille de leurs chambres en sont venus aux mains avec les matons.
Au quartier «Grande Cour», détenus et gardes pénitentiaires se sont affrontés pendant plusieurs tours d’horloge.
Selon les informations de «L’Observateur», tout serait parti d’une fouille minutieuse des cellules des détenus. Ces derniers, n’ayant point apprécié l’accès «brutal et musclé» dans leurs chambres par des gardes pénitentiaires qui auraient saccagé toutes leurs affaires personnelles, avant de déchirer leurs matelas, ont tenté de tenir tête aux forces de l’ordre.
Le jeudi 11 avril 2024, sur instruction du chef de Cour, les gardes pénitentiaires procèdent à un contrôle de certaines chambres de la «Cité Malaw » dont la 12 et découvrent, contre toute attente, huit (08) paquets de chanvre indien. Une quantité de drogue qui appartiendrait, d’après certains détenus de ladite pièce, à leur codétenu, M. G.
D’après L’Obs, au terme des vérifications, celui-ci est alors aussitôt conduit au commissariat central de la police de Mbour, pour détention de chanvre indien, avant d’être déféré, hier vendredi, devant le procureur de la République du tribunal de grande instance.
Les gardes pénitentiaires ont procédé vendredi à une fouille des chambres 6 et 9 au quartier « Grande Cour ». Cependant, si les gardes n’ont eu aucune difficulté à accéder à la chambre 9 qu’ils ont, par la suite, fouillée sans aucun problème, tel n’a été le cas pour la chambre 6.
Dans cette chambre où croupissent des détenus malades, certains prisonniers, dont Al. B, se seraient catégoriquement opposés à ce que les gardes-contrôleurs touchent à leurs bagages personnels
Un comportement réfractaire qui aurait mis un des gardes pénitentiaires dans tous ses états. Suivra aussitôt un échange de propos désobligeants et Al. B aurait insulté le garde qui serait, d’après e ses codétenus, le premier à proférer des insanités.
Suffisant pour que les nerfs chauffent entre les deux protagonistes qui en viendront aux mains au sein même de la chambre 6 de la «Cité Malaw». Et le garde pénitentiaire en question aurait, dans la bataille, bénéficié du soutien de ses collègues qui font vivre un sale quart d’heure au prisonnier, Al. B. Ils l’ont finalement exfiltré de la chambre 6 pour le mettre dans une autre cellule d’isolement en guise de punition, rapporte le journal.
Un détenu sauvagement tabassé
Une décision des surveillants pénitentiaires qui irritent les codétenus d’Al. B qui s’invitent dans la bagarre. Dans un décor indescriptible où ils se sont retrouvés avec leurs nourritures pillées et jetées par terre, les prisonniers apportent la riposte. Très en colère contre le tout nouveau chef de Cour qu’ils prennent pour responsable de «ces multiples cas d’acharnement», dont ils se disent victimes, ils étalent leur colère.
Mobilisés comme un seul homme, tous les détenus du quartier «Grande Cour» décident alors d’apporter leur soutien aux détenus Al. B et à Ch. Mb. de la chambre 4. Ce dernier serait sauvagement tabassé et violenté pour avoir échangé des propos avec un des gardes.
Sans tarder les détenus déposent tous leurs matelas ainsi que leur petit-déjeuner au poste de police pour ensuite décréter une grève de la faim, avant d’y surseoir, après concertation, et de la reporter jusqu’à lundi prochain.
Joint au téléphone par nos confrères, le patron de l’établissement pénitentiaire de Mbour refuse de se prononcer, arguant appartenir à une structure hiérarchisée dans laquelle il n’a pas le droit, en tant que directeur général, de s’adresser à la presse sur des questions liées au fonctionnement de la prison.