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La mutation du pouvoir obtenue après la défaite du candidat Amadou Ba a révélé quelques ingrédients de sa recette. Ce mouvement révolutionnaire est un marqueur de la reconfiguration de la sociologie politique du pays
« L’arbitraire et la turpitude ne se valident pas partout avec succès, comme s’ils étaient des lois de la physique. C’est le principe » (Tocqueville, A. 1835).
Macky Sall, ses louangeurs et ses manœuvriers incompétents, se sont démenés comme des forcenés pour déroger au principe. Rien n’y fait. La neuvième vague (Gennari, G. 1980) patriotique a précipité au fond de l’abîme les politiciens – bling bling boy – avec un QI de Dupont et Dupont. Ils ont oublié : on nous tue, on ne nous déshonore pas.
Que nul n’en ignore !
La mutation du pouvoir obtenue après la défaite du candidat Amadou Ba à l’élection présidentielle du 24 mars 2024 a révélé quelques ingrédients de sa recette.
Le mouvement social impulsé par le Pastef depuis 2019 à travers une bataille acharnée autour du « projet » a multiplié les scarifications sur le visage déjà hideux de notre démocratie néocoloniale empirique.
Ce mouvement révolutionnaire est un marqueur de la reconfiguration de la sociologie politique. La faillite des partis politiques postcoloniaux anecdotiques, a ouvert une brèche à une jeunesse désabusée. Les universités (Cheikh Anta Diop et Gaston Berger) ont joué leur rôle. Elles ont catalysé une forme d’organisation politico-sociale, se présentant sous la forme d’une mixture du panafricanisme intellectualiste de Cheikh Anta Diop et du nationalisme pragmatiste de Mamadou Dia.
La gloutonnerie matérialiste du clan Macky Sall avec son corollaire d’arrestations tous azimuts, – ne pouvait pas et ne peut toujours pas – être passée en pertes et profits.
Dans le face-à-face au clan « BBY/BTY (Bénnὁ Tἁs Yaakar », le mouvement F24 a constitué une des plateformes fédératrices regroupant à la fois des organisations de la société civile, des partis, des syndicats, le patronat, des organisations des droits de l’homme, des mouvements religieux et des identités remarquables, pour cristalliser un front du refus de la confiscation du pouvoir par le régime ploutocratique de Macky Sall.
L‘édifice de musellement généralisé du peuple sénégalais par les emprisonnements, l’acharnement contre les chaînes de télévision, les réseaux sociaux (coupures de l’Internet) y compris la menace à peine voilée de faire entrer les prétoriens dans l’arène politique, sous-tendue par un narratif colonialiste désuet adossé sur une fiction juridique (force restera à la loi) inopérante face au peuple ; cet édifice disions-nous, s’est affaissé comme un château de cartes.
Dans une République, au commencement se trouve le peuple, et, à la fin il sera. Alors tout naturellement, force restera toujours au peuple. La preuve en a été administrée par les électeurs dont la carte n’est que le prolongement de leurs convictions.
Le peuple est le tribunal de la turpitude.
Mais ne nous y trompons pas. La détermination dont elle a fait montre dépasse le politique. Elle s’inscrit dans une volonté d’amorcer une véritable mutation sociale (Touraine, A. 1984).
La résistance à la dictature a été multidimensionnelle et transnationale. Des intellectuels, des éditorialistes, des académiciens, la société civile et même le Conseil constitutionnel ont érigé des barricades contre la dictature, tous à leur manière. Une déferlante systémique. Un mouvement sismique inarrêtable.
La leçon a été bien apprise et bien mise en pratique : « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire » (Albert Einstein).
SENEPLUS