À moins d’une semaine de la fête de Korité, les femmes trouvées au marché de Thiaroye ont toute la peine du monde pour assurer leur ravitaillement en légumes. Les prix ont connu une hausse vertigineuse. Face à cette cherté, les Sénégalaises s’étranglent de colère. Un reportage de Bès bi Le Jour.
Un panier marché avec deux ouvertures très pratique à la main. Une dame voilée, de teint clair, bien dressée dans sa tunique traditionnelle, marche à pas de caméléon. La djellaba cristallisée de perles très collante sous l’effet du vent qui souffle sur les couloirs du marché de Thiaroye laisse apparaître ses hanches débordantes qui attirent le regard de cer- tains passants. Telle une déesse qui défile sur les artères du populeux marché. De gros cercles accrochés aux oreilles, un cure-dent à la bouche, elle jette de regards à gauche, puis à droite à la quête de légumes. Accompagnée d’une jeune demoiselle, elle attend le premier vendeur qui notifie le prix du kilogramme d’oignon. «Madame, vous savez, l’oignon est très cher et le sac coûte 8000 F CFA. C’est la raison pour laquelle nous vendons le kilogramme à 500 Cfa. Mais si vous achetez plus de 5kg, je vous ferai une réduction de 100 francs», lui propose Ngoné Tine, debout sur son tablier rouge. La cliente lui arrache la parole : «C’est trop cher, si nous nous déplaçons jusqu’au marché central, c’est parce que nous pensons que c’est moins cher. Mais si vous me vendez le kg à 400 francs, sans compter mon transport, mieux vaut que j’aille dans les grandes surfaces.»
Finalement, Adama Fall achète un demi-sac d’oignon. La vendeuse de légumes avoue que le prix du kilogramme a augmenté de 100 francs alors qu’il était de 400 francs. «Avec la Korité, les prix ont connu une hausse ; par conséquent, le kilogramme de pomme de terre coûte 500 francs», explique la vendeuse. Pour la pomme de terre, le kilogramme est de 550 Cfa. Venue s’approvisionner, la demoiselle à la combinaison large déplore cette hausse des prix. «Il faut que les autorités règlent une bonne fois pour toutes cette histoire de la montée incessante des prix à chaque fois qu’il y a un évènement», s’étrangle Fatoumata Sow.
Tomate farcie 1000 Cfa le kg, piment 2000 Cfa le Kg
Au marché de Thiaroye, le constat reste le même. Les prix ont connu une inflation de plus de 200 Cfa. Des tables chargées de produits sont étalées tout le long des différents couloirs du marché. Des tomates et des choux traînent à même le sol. Ici, le kilogramme de patate douce coûte 600 Cfa. A quelques jours de la fête musulmane, les femmes trouvées au marché ont toute la peine du monde pour se ravitailler en qualité et en quantité. «Vous imaginez le kg de piment coûte 2000 francs et le piment en salade 600 Cfa. Le kilogramme de tomate 350 francs. Par contre, pour la tomate farcie, le kg est à 1000 francs. Vraiment c’est trop», déplore Awa Seck, une jeune dame, le visage fermé, qui peine à contenir sa rage. Le kilogramme de carotte coûte 400 francs, le chou pommé revient à 350 francs.
Maxime DIASSY